Selon le représentant du comité de pilotage de l’ITIE-BF, Abel Kalmogo, la production régulière des rapports-pays traduit la volonté des autorités burkinabè à assurer la transparence dans la gouvernance du secteur extractif.

Le Secrétariat permanent de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Burkina Faso (SP-ITIE/BF) a présenté son rapport 2020, aux hommes et femmes de médias, au cours d’une conférence de presse, le mardi 26 juillet 2022, à Ouagadougou.

Dans l’objectif de promouvoir la bonne gouvernance dans le secteur minier, le Secrétariat permanent de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Burkina Faso (SP-ITIE/BF) élabore et publie chaque année un rapport sur l’état de l’industrie minière. Cette tradition a été respectée à travers la production de son rapport de 2020.

Les principales conclusions dudit rapport ont été présentées aux journalistes lors d’un point de presse animé par les premiers responsables de l’ITIE/BF, le mardi 26 juillet 2022, à Ouagadougou. Il ressort que le secteur minier burkinabè a produit en 2020, 63 tonnes d’or d’une valeur de 1891 milliards F CFA, contre 50,29 tonnes d’or d’une valeur de 1 458 milliards F CFA en 2019. A ceux-ci s’ajoute la production de 152 540 tonnes de zinc, 10 tonnes d’argent et 2 802 tonnes de phosphates.

Aux dires du présentateur du rapport, Lamoussa Ouédraogo, sur la base des données déclarées par les régies de recette de l’Etat, les revenus nets générés par les 17 sociétés minières concernées par le rapport pour l’année 2020 s’élèvent à plus de 291 milliards F CFA, contre plus de 160 milliards F CFA en 2019, soit une hausse de 82%. Sur ces revenus, plus de 237 milliards de F CFA, environ 81%, sont allés au Trésor public, soit 14,3% des recettes budgétaires, contre 8,2% en 2019. Le reste des revenus est réparti entre les paiements sociaux, le Fonds d’Intervention pour l’Environnement (FIE) et les revenus encaissés par les Sociétés d’Etat et les Etablissements Publics.

Parmi ces sociétés minières, il est ressorti que les plus trois grandes contributrices à ces revenus miniers sont Essakane SA, avec plus 36 milliards F FCA (19%), Houndé Gold Operations SA, avec plus de 23 milliards F CFA (12,6%) et Semafo Burkina Faso SA, plus de 22 milliards F CFA (12,2%). De même, il a indiqué que le secteur extractif a contribué au Produit intérieur brut (PIB) à hauteur de 1637 milliards F CFA en 2020 soit 16%, contre 1042 milliards F CFA en 2019, soit 12%. En termes de recettes d’exportation en 2020, la contribution du secteur extractif est à 2 340 milliards F CFA soit 83% contre 1 421milliards F CFA en 2019, soit 74%.

Des recommandations pour booster le secteur

Quantité et valeur de la production minière en 2020 (source ITIE-BF).

Au égard des insuffisances qui ont été constatées, des recommandations ont été faites afin de les améliorer. Il s’agit, entre autres, de l’accélération de la mise en œuvre des recommandations des rapports ITIE antérieurs, de la conduite d’une étude juridique des différents textes réglementaires et des dispositions contractuelles en matière de Fonds de réhabilitation et de fermeture de la mine afin d’évaluer la conformité des obligations des sociétés minières.  Une autre recommandation a été faite dans le cadre du transfert des fonds collectés au titre de la réhabilitation, de la sécurisation des sites miniers artisanaux et de lutte contre l’usage des produits prohibés. Outre ces recommandations, il a été proposé de rapprocher les données des mines avec celles de la direction générale des douanes concernant les volumes de production.

Cette recommandation, selon le présentateur du rapport, va constituer une fiabilisation des données sur la production et les exportations du secteur minier burkinabè. « Le processus d’élaboration du rapport a été des plus inclusif, participatif et itératif », a fait savoir le secrétaire permanent du ITIE-BF, Kanfido Onadja. De façon pratique, il a noté qu’il s’est agi de collecter les données auprès de l’administration publique et des sociétés minières.

Et de préciser que la réalisation du rapport s’est fait autour de deux types de données à savoir les données contextuelles et financières. Répondant à la question des journalistes sur une gestion saine du fonds minier de développement local, le représentant des organisations de la société civile au SP-ITIE, Jonas Hien, a laissé entendre qu’au sein de leur entité, des actions sont menées auprès des collectivités territoriales pour une utilisation saine de ce fonds afin que les populations puissent en tirer le meilleur profit.

Le président de la chambre des mines du Burkina, Adama Soro, a fait savoir que ce rapport révèle la place du secteur minier dans l’économie nationale. « Lorsque seulement, 16 sociétés contribuent à 16 % du PIB et plus de 83% des recettes d’exportations, cela montre l’importance du secteur minier, mais aussi traduit la fragilité de l’économie nationale, car beaucoup dépendant de ce secteur », a-t-il souligné.

Selon le représentant du comité de pilotage de l’ITIE-BF, Abel Kalmogo, la production régulière des rapports-pays traduit la volonté des autorités burkinabè d’assurer la transparence dans la gouvernance du secteur extractif. Pour une bonne vulgarisation du rapport, le SP/ITIE-BF a prévu de le traduire en sept langues nationales ainsi que des campagnes d’informations et de communications dans les communes minières.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Dô DAO

Bassirou Sawadogo (Stagiaires)

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