Selon une déclaration parvenue à notre rédaction, le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) s’inquiète grandement de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso. Il dénonce entre autre ce qu’il qualifie d’assassinats, d’enlèvements et des disparitions forcées. Partant il et interpelle les autorités dirigeantes du pays à s’impliquer davantage pour la stabilité et la cohésion sociale. L’intégralité de la déclaration ci-dessous.
Depuis quelques jours, le CISC apprend avec tristesse et indignation plusieurs cas d’assassinats, enlèvements et disparitions forcées des populations civiles par les terroristes VDP ou kogleweogos et les terroristes islamistes dans le nord du Burkina. En effet, le 24 mai 2021, à 23h, 6 hommes du site de déplacés IRA aménagé par l’administration, ont été enlevés encore par des VDP et apparentés kogleweogos. Ces criminels ont été reconnus par les victimes comme venant de Koumbri situé à 35 km de Ouahigouya.
En effet, parmi les 6 hommes enlevés, un seul a pu se débattre pour échapper des mains de ces filous. Auparavant 3 autres personnes dont un enseignant et un vieux de 72 ans, tous résidents à Ouahigouya avaient été enlevés par ces mêmes types de criminels qui en voudraient à ces derniers pour leur forte implication dans l’accueil des victimes déplacées de Koumbri en début janvier. Ces enlèvements ciblent les membres d’une seule communauté quand on sait que le site abrite plusieurs communautés.
Par ailleurs, d’autres crimes ont été perpétrés contre les populations civiles dans le centre nord dans la province du Sanmatenga. A partir du 15 mai 2021, et en moins d’une semaine, les terroristes islamistes ont assassinés froidement plus d’une vingtaine de personnes de la population civile de plusieurs villages dont Palseké, Firka…Encore en moins d’une semaine, les terroristes ont déguerpi au moins 5 villages qu’ils estiment comme étant sur leurs couloirs.
Le 17 mai 2021, la Route nationale RN3 a été bloqué pendant quelques heures par les terroristes pour faciliter le passage d’une grande caravane de plusieurs centaines de terroristes véhiculés, motorisés et très armés ; plongeant ainsi les populations dans une grande psychose.
Au regard de tout ce qui précède, il ressort clairement que les populations civiles sont prises en otage, d’une part par des terroristes islamistes et d’autre part par des terroristes VDP et kogléweogos. En tous les cas, ces crimes contre l’humanité doivent cesser. C’est pourquoi, le CISC :
Lance un appel pressant à l’Etat, à assumer ses responsabilités et toutes ses responsabilités. Il n’est pas normal qu’un Etat concède la sécurité de sa population ou d’une partie de sa population à des milices criminels ;
Invite toutes les forces de défense et de sécurité (FDS) républicains et sincères à s’insurger contre ces crimes commises par les milices et les islamistes, tous terroristes, qui nuisent à l’intérêt supérieur de notre nation ;
Invite les autorités à sécuriser les sites des déplacés qui sont déjà dans une grande détresse humanitaire ;
Demande instamment le désarmement des civils armés impliqués dans le conflit, notamment des Koglweogo mais aussi des VDP criminels ;
Invite les différentes juridictions, toutes les organisations de défense de droits humains, les démocrates et les magistrats sincères à suivre la situation de près en collectant toutes les informations afin de pouvoir traduire tous les responsables de ces crimes et leurs commanditaires devant les juridictions compétentes ;
Invite tous les amis et partenaires du Burkina à mettre tout en œuvre pour que ces crimes s’arrêtent ici et maintenant.
Pour le Bureau Exécutif
Dr. Diallo Daouda
Source : Doc. CISC