La ministre burkinabè de l’Économie numérique

La chronique du gouvernement sur les grands chantiers de l’économie numérique. 

Le secteur de l’économie numérique au Burkina Faso était caractérisé par une offre, insuffisante, irrégulière et coûteuse en 2015. En effet, le pays ne disposait que de 1 901 kilomètres de fibres optiques exploitables qui maillaient uniquement 11 provinces sur les 45.

De même, en matière de bande passante internationale, le Burkina Faso ne disposait que de 12 Gbps en 2015, avec un taux de pénétration de l’internet de seulement 6%.

C’est en tenant compte de cette réalité que le Président du Faso a inscrit au nombre des priorités, dans son programme de société, le développement des technologies de l’information et de la communication en vue de moderniser l’économie et la société burkinabè.

Se fondant donc sur les orientations du chef de l’État et du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES), le département en charge du numérique a engagé des actions afin de mettre à la disposition aussi bien des populations que de l’administration et des entreprises, des services de communications électroniques de qualité. Un   programme ambitieux a été engagé dans le but de faire un bond qualitatif et quantitatif dans la réduction de la fracture numérique dans le pays.

Ainsi, de 2016 à 2020, le Burkina Faso a enregistré des acquis importants en matière de pose de fibre optique, technologie la plus adaptée pour le haut et le très haut débit.

En effet, de 1 901 kilomètres de fibres optiques exploitables en 2016, le pays dispose aujourd’hui de plus de 8 000 km dont environ 3 000 km sur initiative directe de l’Etat. Cette extension considérable du réseau en fibre optique permet de passer de 11 provinces couvertes en 2016 à 42 sur les 45 en 2020.

De même, c’est plus de 800 bâtiments administratifs qui sont raccordés au moyen d’un réseau urbain en fibre optique de plus de 500 km réalisé par l’Etat (dont environ 140 km à Ouaga, 80 km à Bobo et au moins 20 km dans les autres chefs-lieux de région).

Le G-CLOUD, le PAV, l’IXP : des infrastructures futuristes pour assurer le désenclavement et la souveraineté numériques de notre pays

A la pose de la fibre optique, il faut ajouter la réalisation des stations de base à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Gaoua, Tenkodogo et Dori et de 3 datacenters.

En effet, le déploiement de la technologie Cloud, infrastructure mutualisée et futuriste, lancé en 2015, a permis de raccorder 403 sites de l’Administration publique dans les chefs-lieux de régions et de construire 3 mini datacenters dont 1 à Ouaga et 2 à Bobo-Dioulasso.

En outre, le gouvernement a mis en place un point d’échange Internet pour améliorer la résilience des réseaux et partant, la qualité de service.  L’action du gouvernement a aussi permis de réduire les coûts de transmission internationale, augmenter la pénétration et l’utilisation de l’Internet sur le long terme.  A travers ce point d’échange internet, les opérateurs et les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) peuvent échanger leurs trafics au niveau national et ce, grâce au stockage en miroir des principaux sites et moteurs de recherches.  Ainsi, les internautes peuvent accéder localement à des contenus sur internet tout en bénéficiant d’un confort d’usage accru.

En conséquence, une augmentation de près de 1 100% du trafic échangé localement au Burkina Faso a été constaté par l’association internationale « Internet Society » qui a fortement salué cette performance du pays.

Le couronnement de toutes ces réalisations a été la construction de deux ports secs virtuels de stockage de la bande passante internet internationale, appelés Points d’atterrissement virtuel (PAV) à Ouagadougou en 2018 et à Bobo-Dioulasso en 2020. Grâce à ces infrastructures, les opérateurs de téléphonie et les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) s’approvisionnent localement en capacité internet à prix réduit de l’ordre de 86%.

En outre, toutes les grandes réformes règlementaires entreprises avec notamment l’octroi de licences technologiquement neutres aux opérateurs de communications électroniques en 2019 ont permis de créer un environnement favorable à l’accroissement des investissements privés.

Du fait de la combinaison de tous ces facteurs, la bande passante internationale a connu un accroissement constant ces dernières années et est passée de 12 Gbps en 2015, à 60 Gbps en 2020.

Cet accroissement a entrainé une augmentation du taux de pénétration de l’internet qui est passé de 6% en 2015 à 30,41 % en 2019 et 39,50% au 2eme trimestre 2020.

En ce qui concerne particulièrement l’Administration publique, sa capacité internet gérée par l’Agence Nationale de Promotion des TIC (ANPTIC), a été multipliée par 11, passant de 140 Mégabits à 1600 Mégabits actuellement.

Cet accroissement de la capacité internet dans notre pays a permis d’alimenter un parc total d’utilisateurs de l’internet mobile et fixe qui est passé de 2,7 millions en 2015 à 6,5 millions en 2019, et de soutenir l’exploitation des e-services en nombre également croissant.

Ces acquis significatifs et les projets à fort impact en cours, augurent de perspectives prometteuses pour la transformation digitale de l’économie et de la société burkinabé.

DCPM/MENTD  

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