Manifestation du mouvement de désobéissance civile, devant un camion militaire, le 15 février à Rangoun. STRINGER / REUTERS

Des véhicules blindés patrouillaient lundi dans Rangoun et plusieurs d’entre eux ont pris position à certains carrefours stratégiques de la ville.

Après le relatif laisser-faire des derniers jours, alors que des dizaines de milliers de Birmans sont encore descendus dans les rues des grandes villes, dimanche 14 février, le régime militaire est en train d’organiser une répression à grande échelle du mouvement de désobéissance civile qui menace de paralyser le pays.

Au terme de neuf jours de manifestations ininterrompues, le Conseil d’administration de l’État – nom de la nouvelle instance de pouvoir mise en place au lendemain du putsch du 1er février –, a commencé de déployer l’arsenal de son appareil répressif : des véhicules blindés patrouillaient lundi dans Rangoun et plusieurs d’entre eux ont pris position à certains carrefours stratégiques de la ville.

Jusqu’à présent, la police s’occupait du maintien de l’ordre et était chargée de contenir les manifestations. Il semble que les militaires s’apprêtent à s’engager plus directement dans les opérations de contrôle et de répression d’un mouvement devenu l’insurrection pacifique la plus impressionnante de l’histoire du «Myanmar» – nom officiel de la Birmanie.

Pour l’instant, les soldats n’ont pas dépassé le stade de l’intimidation. Mais qu’en sera-t-il demain ou à l’avenir dans un pays où l’armée a fait des milliers de morts en ouvrant le feu sur la foule durant les grandes manifestations antijunte de l’année 1988 ?

Incidents violents au nord du pays

Des incidents violents ont éclaté dimanche soir à Myitkyina, capitale de l’État Kachin, situé au nord, sur la frontière chinoise : les forces de sécurité ont tiré sur une foule de protestataires, sans que l’on sache encore si les munitions utilisées étaient des balles réelles ou en caoutchouc. Quatre journalistes, dont l’auteur de la vidéo, ont été arrêtés.

Bruno Philip / Le Monde

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