La mobilisation des journalistes a été totale avec une fermeté sans égale

Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ne lâche pas prise. Après un sit-in et une grève de 24h infructueux, il observe cette fois-ci une grève générale de 72 heures du lundi 3 au mercredi 5 septembre 2016.

Sidiki Dramé, Secrétaire général du SYNATIC
Sidiki Dramé, Secrétaire général du SYNATIC

Si vous étiez ce matin sur l’avenue de l’indépendance, vous aviez sans doute remarqué que la devanture de la télévision nationale était plutôt animée. Détrompez-vous, il ne s’agissait pas de la présentation d’un nouveau produit par une entreprise ou d’une foire comme l’on a coutume de le voir à Ouagadougou. C’était le SYNATIC qui organisait pour la deuxième fois en l’espace d’un mois, une grève générale. Un mouvement d’humeur de 72 heures dont la décision a été prise à l’issue de l’assemblée générale du syndicat, tenue le 15 septembre dernier.

Pour marquer le début de la grève, le SYNATIC avait prévu une marche des femmes du syndicat, spatules et casseroles en main, en direction du Premier ministère. Mais faute d’autorisation, la marche a été annulée. Qu’à cela ne tienne, la mobilisation était grande ce lundi matin à la télévision nationale, 1er QG de cette grève de 72 heures. Hormis la marche, les travailleurs avaient décidé de transmettre un mot au Premier ministre Paul Kaba Thiéba. Mais à 10h, celui-ci se rendit à Ouaga 2000 pour la cérémonie de la rentrée judiciaire 2016-2017. Pendant ce temps, certains travailleurs s’occupaient en jouant à des jeux de société, d’autres en discutant autour du thé.

Il est 12h40mn lorsque le cortège du Premier ministre arrive à la Primature. Selon Siriki Dramé, le chef du Gouvernement était disposé à recevoir le syndicat à une heure qu’il devait préciser. Mais jusqu’à 16h, il n’en était rien. Qu’à cela ne tienne, le SYNATIC continue de penser que le gouvernement tourne autour du pot sans propositions concrètes pour mettre les travailleurs des médias publics et du service d’information du gouvernement (SIG) à l’abri du besoin.

Pour ce qui est de la plateforme revendicative (liste complète en encadré, ndlr), retenons que le syndicat exige entre autres la prise des décrets d’application de la loi pour le passage des EPE de la communication en sociétés d’État

, l’élaboration d’une nouvelle grille salariale pour le personnel des médias publics et du SIG, l’harmonisation et la revue à la hausse du montant de l’indemnité de code vestimentaire au taux de 200 000 FCFA, l’arrêt des intimidations et des pressions de tout genre sur les journalistes dans le traitement de l’information dans le strict respect des règles d’éthique et de déontologie.

« Nous reviendrons à la table des négociations quand il y aura des propositions concrètes. Nous sommes disposés à discuter mais pas dans un dialogue infructueux et qui sert de dilatoire », a indiqué Siriki Dramé. Pour ce qui est des réquisitions signées dans les différents services, il a fait savoir que ces mesures visaient à intimider les travailleurs. « Ces réquisitions n’ont aucune valeur car nous ne sommes pas en guerre ou en situation exceptionnelle. Le bureau national répondra devant les autorités et s’il y a des conséquences, le bureau national va assumer entièrement ses responsabilités », a-t-il balancé.

Source : Lefaso.net

ENCADRE

Les revendications du SYNATIC

I- L’amélioration conséquente des conditions de vie et de travail du personnel des médias publics du SIG et des DCPM ;

. La prise des décrets d’application de la loi pour le passage des EPE de la communication en société d’État dans les meilleurs délais avec comme date de prise d’effet le 1er janvier 2016 ;

. L’adoption du décret portant SIG en tenant compte des préoccupations réelles des travailleurs.

En attendant la mise en œuvre de la société d’État, le SYNATIC fait les propositions suivantes :

1) L’élaboration d’une nouvelle grille salariale pour le personnel des médias publics et du SIG ;

2) L’harmonisation et la revue à la hausse du montant de l’indemnité de code vestimentaire au taux de 200000 FCFA. Elle devra être servie à tous les journalistes et assimilés quel que soit leur lieu d’affectation ;

3) L’octroi d’une indemnité de risque au taux de 150 000 FCFA à tous les travailleurs des médias publics et du SIG ;

4) L’octroi d’une prime de panier de 100 000 FCFA aux travailleurs des médias publics et du SIG ;

5) Une augmentation de 100 000 FCFA sur chaque indemnité déjà servie (Indemnité d’astreinte, indemnité de technicité, indemnité de logement) ;

6) La dotation des organes publics (RTB et Éditions Sidwaya) en infrastructures et équipements modernes.

II-La reconstitution de carrières des agents de la Communication et de la Culture :

7) Le reclassement des agents bloqués en B1, A2, et A3 depuis 2004 et une compensation pour ceux qui sont décédés ainsi que pour ceux qui ont été admis à la retraite ;

8) La résolution définitive de la question des compensations de cotisations à la CNSS et à la CARFO pour les agents contractuels de la RTB et des Éditions Sidwaya afin de leur assurer au moins une retraite proportionnelle ainsi qu’une compensation pour ceux qui sont décédés et ceux qui sont admis à la retraite ;

9) La finalisation et la mise en œuvre du plan de carrière pour permettre aux contractuels des Éditions Sidwaya et de la RTB de passer les concours professionnels ;

10) La matérialisation effective du recrutement des pigistes résiduels à la RTB.

III- Le rétablissement des rémunérations injustement coupées depuis 2012 : frais de production, primes RFI, frais de pylônes, frais de verres correcteurs,…

IV- L’arrêt des intimidations et des pressions de tout genre sur les journalistes dans le traitement de l’information dans le strict respect des règles d’éthique et de déontologie

Source Doc. SYNATIC

 

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