Dori, 18 juillet 2022(AIB)-« Les droits des détenus ne seront pas respectés, tant que les services de la justice de Dori demeureront délocalisés à Ouagadougou », a estimé le Directeur régional des droits humains du Sahel, Zakarya Bayoula qui souhaite également, un quartier pour mineurs, un compartiment pour femmes et un secteur pour les auteurs de graves infractions.

La journée internationale Nelson Mandela ou « journée internationale des droits des détenus » a été célébrée le lundi 18 juillet 2022, à la maison d’arrêt et de correction de Dori, à travers des jeux de société, un repas communautaire et un don de vêtements, organisés par la direction régionale des droits humains et de la promotion civique du Sahel, la section provinciale du mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) du Séno et la maison d’arrêt et de correction de Dori.

Le 10 novembre 2009, l’UNESCO a proclamé la date du 18 juillet de chaque année, «Journée internationale Nelson Mandela», en hommage à l’ancien président sud-africain du même nom.

Cette date correspond à la commémoration de l’anniversaire de Nelson Mandela, militant de la cause anti-apartheid, et ayant passé vingt-sept années de sa vie dans les geôles sud-africaines.

L’objectif visé à travers l’organisation de cette journée, selon Monsieur Zakarya Bayoula, directeur régional des droits humains et de la promotion civique du Sahel, est de «permettre aux autorités déconcentrées et à la population, de rendre visite aux détenus afin de toucher du doigt leur condition de détention, de susciter le patriotisme au sein de la population carcérale et d’offrir aux pensionnaires des instants de détente ».

Elle a permis à Monsieur Bayoula et à ses invités de constater que « les conditions de détention se sont nettement améliorées au fil des années pour les détenus de la maison d’arrêt et de correction de Dori, au double plan de l’entretien des locaux et des relations entre personnel pénitencier et détenus ».

Cependant, à écouter monsieur Bayoula, des difficultés subsistent encore sur le plan de la séparation catégorielle afin d’avoir un quartier pour mineur, un compartiment pour les femmes et un secteur pour les détenus ayant commis des infractions d’une certaine gravité, sans oublier le respect des droits à la santé prisonniers.

«Les droits de détenus ne seront pas respectés, tant que les services de la justice de Dori demeureront délocalisés à Ouagadougou, car il y a des internés qui attendent d’être entendus par un juge d’instruction, d’être jugés ou de faire des recours» a conclu le directeur régional des droits humains et de la promotion civique du Sahel.

En rappel, à cause de la détérioration de la situation sécuritaire, tribunal de Dori et d’autres à travers le Burkina Faso, ont délocalisé leurs services.

Pour Monsieur Yattara Hama, membre de la section provinciale du mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) du Séno, l’organisation de cette journée constitue une occasion de «se rappeler que les détenus ont des droits, même si quelques fois ils sont stigmatisés, et qu’il doivent bénéficier de notre regard quotidien afin de faciliter leur réinsertion sociale post-carcérale».

Au profit des pensionnaires de la maison d’arrêt et de correction de Dori, « nous faisons des distribution de vivre et des séances de sensibilisation sur les droits de l’homme» a ajouté monsieur Yattara.

AMM/ata

AIB/SENO

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