M. Sougourounoma Henri Kaboré : «Nous voulons renforcer notre accompagnement vis-à-vis de REFFOP-BF en 2021»

OXFAM est présent au Burkina Faso depuis les années 70 et  œuvre aux côtés des organisations paysannes et de la société civile locale en faveur d’une vie digne pour les populations pauvres, notamment les jeunes et les femmes. Ces derniers temps OXFAM fait de la formation des femmes membres du Réseau des femmes de foi pour la paix au Burkina Faso (REFFOP-BF) l’une de ses batailles. Nous avons saisi l’opportunité de l’atelier sur la «Médiation et gestion participative des conflits axé à la foi sur les échanges stratégiques et le renforcement des capacités des membres en matière d’analyse des conflits», qui se tient à RAN Hôtel Somkièta de Ouagadougou pour nous entretenir avec M. Sougourounoma Henri Kaboré, Conseiller en consolidation de la paix à l’ONG OXFAM au Burkina.  Il nous donne plus d’éclairage sur l’engagement d’OXFAM à accompagner le REFFP-BF et les perspectives.

IB : Comment justifiez-vous l’intérêt de OXFAM au Burkina à apporter son intérêt pour l’engagement des femmes dans la résolution des conflits en Afrique ?

M. Sougourounoma Henri Kaboré :  Au niveau d’OXFAM, les femmes et les jeunes constituent le focus de nos actions. C’est justement pour cela que nous sommes heureux d’accompagner le REFFOP-BF. Comme vous le savez les Nations unies et la communauté internationale ont  adopté ensemble en 2015, une résolution qu’on appelle ‘’résolution femme paix et sécurité’’. Nous sommes heureux de contribuer à la mise en œuvre de cette résolution par l’appui que nous apportons au REFFOP-BF. Au Burkina les femmes constituent 52% de la population donc il est important d’un point de vue démographique et démocratique de les inclure dans la résolution des conflits pour atteindre les résultats escomptés d’une part. D’autre part, vous vous rendez compte que les femmes constituent les victimes les plus vulnérables dans les conflits. Donc il est important aussi de les écouter  et d’avoir leurs points de vue sur leurs préoccupations spécifiques et surtout leurs approches spécifiques pour la consolidation de la paix. Ce sont tous ces éléments réunis qui constituent l’intérêt d’OXFAM à accompagner le REFFOP dans ses activités.

Le constat est que la plupart des femmes formées sont issues de différentes associations de la société civile. Prenez-vous en compte aussi les femmes déjà incorporées dans les corps militaires et paramilitaires ?

Il faut comprendre que le projet en question a pour cible la société civile. Nous collaborons avec le ministère de la promotion de la femme, avec le gouvernement en général, pour des actions de plaidoyer de sensibilisation,  pour une meilleures prise en compte des femmes dans les questions de paix et de sécurité. La population cible dans ce projet qu’on appelle consolidation d’une paix inclusive au Sahel, qui se tient simultanément au Burkina au Mali et au Niger avec le financement de DANIDA, a pour cible la société civile et particulièrement les femmes et les jeunes. Donc, nous ne prenons pas en compte les femmes déjà incorporées au niveau des Forces de défense et de sécurité parce qu’elles ne font pas partir de nos cibles. Mais cela ne veut pas dire que votre question n’est pas pertinente. D’autres structures peuvent aussi s’intéresser aux femmes incorporées au niveau des Forces de défense et de sécurité.

Au travers ces formations les bénéficiaires ont-elles un planning d’activités à votre connaissance dans le sens de la sensibilisation sur la paix et la prévention des conflits ?

Notre objectif est de permettre aux femmes bénéficiaires des formations d’être opérationnel sur le terrain. Le REFFOP –BF est très jeunes et nous les accompagnons à mieux se structurer et à se déployer sur l’ensemble du territoire national pour mener des actions concrètes. Nous voulons qu’elles puissent faire le lien entre les actions au niveau local, national, sous régional et même international. Nous voulons qu’elles soient capables d’aller sur le terrain résoudre des conflits communautaires. Bref, que ce soit dans leur famille, leur milieu de travail, leur environnement de vie que ses  femmes soient des actrices de la consolidation de la paix, des médiatrices pour réconcilier les gens.

Quelles sont les perspectives du partenariat entre OXFAM et le REFFOP-BF ?

Les perspectives pour 2021, nous voulons renforcer notre accompagnement vis-à-vis du REFFOP-BF en termes de développement organisationnel, d’appui pour le plaidoyer, d’activités opérationnelles, thématiques etc. Nous allons continuer la collaboration en 2021. Nous voulons également que cet engagement des femmes puissent se matérialiser par la sélection des femmes ambassadrices pour la paix que nous désignerons par sélection, les équipées et leurs donner des moyens d’aller dans les communautés  pour mener des actions à l’échelle locale et communautaire pour contribuer à ramener la paix au Burkina.

Propos recueillis par T. ZOUNGRANA

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