Nous vous publions l’intégralité du ‘’Manifeste de l’UNIR/PS pour une gouvernance vertueuse’’ parvenu à notre rédaction.

« L’expérience de 1983-1987 est exceptionnelle et a permis de faire un bon diagnostic des problèmes du Burkina»

Depuis les indépendances politiques des colonies d’Afrique, la Haute-Volta, devenue Burkina Faso, a été gouvernée par des régimes peu soucieux du développement du pays et des intérêts des populations.

L’expérience de 1983-1987 est exceptionnelle et a permis de faire un bon diagnostic des problèmes du Burkina et de proposer des actions plus volontaristes à même de résoudre les questions de développement de notre pays. Elle a permis aussi d’inculquer à nos masses laborieuses les vertus d’intégrité, de justice, de dignité, d’ardeur au travail, etc.

L’interruption de cette expérience a marqué le retour aux « affaires » de gouvernements peu soucieux des intérêts des masses populaires et qui ont travaillé à déconstruire méticuleusement tout l’édifice politique, économique et de gouvernance vertueuse mise en place sous la Révolution Démocratique et Populaire (RDP). Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, la parenthèse de la Transition et l’élection du Président Roch Marc Christian KABORE à la tête de l’État, le peuple burkinabè était en droit d’attendre une rupture dans la gouvernance.

Aussi, l’élection de Roch Marc Christian KABORE à la présidence du Faso aux élections couplées de novembre 2015, son parti le MPP, n’ayant pas obtenu la majorité absolue, l’alliance avec l’UNIR/PS et d’autres partis s’avérait nécessaire afin d’assurer une majorité parlementaire pour offrir à notre pays des institutions stables et respecter le jeu de la démocratie. Au-delà de ces points, il y avait quelques convergences de vue programmatiques entre le MPP et l’UNIR/PS.

Cette alliance s’est montrée positive, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt.

Le contexte national difficile, marqué par l’insécurité, la fronde sociale, l’incivisme caractérisé, la pandémie de la COVID-19, etc, ne saurait expliquer la persistance des maux dénoncés pendant l’insurrection populaire d’octobre 2014 notamment en ce qui concerne la gouvernance. C’est pourquoi le présent manifeste est lancé pour :

  • un rassemblement des forces de la gauche démocratique ;
  • une convergence de visions et d’aspirations du Peuple Burkinabè et de sa classe politique pour une synergie d’actions bénéfiques à la nation entière;
  • une prise de conscience collective que les idéaux et les actes posés par la révolution d’aout de 1983 à 1987 sont à même d’assurer l’indépendance économique et le développement harmonieux de notre pays et de notre peuple. D’autres pays s’en sont inspirés et connaissent aujourd’hui un essor prodigieux.

En soutenant ainsi le candidat Rock Marc Christian KABORE à l’élection présidentielle du 22 Novembre 2020 l’UNIR/PS dont le programme est bâti sur une alternative Sankariste espère qu’une gouvernance plus vertueuse soutiendra l’action du président dont la vision est de bâtir avec le peuple un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice qui passe nécessairement par une transformation structurelle de notre économie pour la mettre sur une nouvelle trajectoire.

En effet, cette nouvelle trajectoire doit s’appuyer sur une gouvernance vertueuse qui s’entoure de la noblesse qui est à la base de la gestion de la chose publique, dit-on est sacrée. C’est pourquoi elle doit être portée par des hommes probes qui ont un sens aigu de leur responsabilité citoyenne dans le devenir de leur pays, le Burkina Faso.

Le Pays des hommes intègres, à l’image du Président Thomas Sankara, a plus besoin de ses filles et fils en qualité que de tout autre chose. Alors  le sacerdoce doit être la première caractéristique de ses gouvernants et l’engagement citoyen celle de ses gouvernés. A l’image de cette réflexion de John Locke, « le fondement de toute vertu, c’est que l’homme soit capable de se refuser à lui-même la satisfaction de ses propres désirs ».

Partant de là, on peut relever que les faits qui minent profondément notre gouvernance ont eu pour conséquence d’une manière générale que l’espoir né de l’insurrection populaire semble s’émousser  et il est plus que temps d’agir.

Et pour agir, il faut en disséquer les causes de ces faits que le manifeste de l’UNIR/PS appréhende sous l’ample de 4 axes principaux qui sont :

  • la classe politique
  • les syndicats
  • les OSC
  • les médias

Ces principaux acteurs formatent la société, lui donnent un sens, voire un rêve qui ne peut être une réalité que dans la conscience commune de vivre le même destin. Ils agissent sur les institutions et sur les citoyens et dès lors qu’ils faillissent la société s’écroule.

De notre point de vue et à l’analyse, la situation que connait présentement notre pays interpelle ces acteurs et au premier chef la classe politique en occurrence celle progressiste.

En effet, notre pays est à construire et notre peuple a droit au bonheur et au progrès économique et social.

Tous les segments de la vie nationale devront être revisités pour les rendre conformes aux aspirations réelles de notre peuple.

Pour ce faire, il est utile que toutes les forces progressistes de notre pays, prennent de nouveaux engagements et se regroupent dans une unité d’action pour une gouvernance de rupture d’avec les anciennes pratiques.

Cette gouvernance doit se faire sur la base d’un retour effectif aux fondamentaux de l’expérience dont s’est inspirée la jeunesse de l’idéal du président Thomas Sankara.

Des chemins ont été jadis tracés grâce à cette expérience déjà vécue par notre pays et il faudrait de nouveau offrir un tel projet à notre société sous l’angle d’une gouvernance vertueuse à tous les niveaux principalement :

Au plan de la gouvernance politique et institutionnelle :

  • réaffirmer notre politique anti-impérialiste ;
  • engager notre pays sur les chemins du panafricanisme conséquent ;
  • s’inscrire dans une dynamique de discours politique adapté, persuasif, mobilisateur et tolérant ;
  • faire de la qualité et de l’exemple les exigences non négociables de ses proches collaborateurs ;
  • ériger la lutte contre la corruption au rang de priorité nationale ;
  • engager une résolution rapide de tous les dossiers emblématiques pendants en justice afin d’amorcer la réconciliation nationale ;
  • assurer une communication publique pour le développement par une restructuration du service d’information du gouvernement ;
  • consacrer la tolérance zéro pour tous les auteurs et complices d’actes répréhensibles à tous les postes de décision.
  • Au plan de la gouvernance économique :
  • réduire le train de vie de l’État, par la prise de mesures concrètes qui rendent visibles les effets positifs de ces mesures ;
  • mettre en place des outils de gestion saine et rigoureuse des biens publics ;
  • promouvoir notre slogan national « consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons’ ;
  • adopter un plan de développement qui découle des besoins réels de nos populations et dont la mise en œuvre appelle à l’effort individuel et collectif ;
  • lutter implacablement contre les détournements de tous genres au niveau de l’administration publique ;
  • lutter sans merci contre la corruption à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité de notre pays ;
  • promouvoir le mérite comme premier critère de nomination et de responsabilisation;
  • faire du respect des textes régissant l’administration et l’État le bréviaire de tout concitoyen ;
  • encourager l’initiative privée dans les limites des besoins réels du Peuple,
  • accroître le contrôle de l’État sur les entreprises productrices de biens de consommation de première nécessité, sur les entreprises garantissant la souveraineté nationale et sur celles procurant des revenus vitaux au paysannat ;
  • rendre prioritaire l’agriculture et l’élevage en les prenant comme base de développement économique, par la mise en place de micro-programmes structurants et la valorisation de leurs produits suivant le tryptique : production-transformation-commercialisation ;
  • promouvoir concrètement la maîtrise de l’eau ;
  • faire du désenclavement véritable du territoire national par l’accroissement du réseau routier (prioritairement les zones de production), ferroviaire, aérien et le développement de la télématique. mettre en place une réglementation adaptée à la nouvelle réforme agraire qui préservera le patrimoine faunique et floristique et qui limitera la pollution de nos villes et campagnes ;
  • organiser les populations pour une prise en main de l’assainissement de leur cadre de vie ;
  • promouvoir la création et l’entretien de bosquets villageois ;
  • lutter contre les feux de brousse, la coupe abusive du bois et à lutter contre la divagation des animaux ;
  • promouvoir l’utilisation des foyers améliorés ;
  • encourager l’utilisation des énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolienne et le biogaz ;
  • redéfinir rigoureusement un nouveau Code minier résolument tourné vers l’intérêt du peuple ;

– réorienter le commerce intérieur en facilitant les échanges inter régions ;

– assurer enfin une redistribution des richesses nationales par le
ravitaillement en vivres des boutiques sociales en permanence.

  1. Au plan de la gouvernance administrative et sociale
  • refonder l’administration publique pour en faire un outil de développement ;
  • procéder à la mise en œuvre effective de la décentralisation, avec tous

les transferts possibles (ressources humaines et financières surtout) ;

  • proclamer la refondation totale du système éducatif en priorisant une école métiers et non plus une école de savoir ;
  • promouvoir et intégrer les acteurs de la médecine traditionnelle dans les circuits officiels ;
  • faire un point d’honneur à la construction des centres de référence en matière de santé et l’équipement en matériels des CSPS ;
  • mettre en œuvre l’assurance maladie universelle pour tous et non pour les travailleurs uniquement ;
  • appliquer le quota obligatoire d’au moins 30% aux postes nominatifs et décisionnels au profit des femmes;
  • promouvoir leur autonomisation par des projets structurants.
  1. Au plan de la justice

La justice actuelle est inadaptée à notre société. Pour ce faire, il faut:

  • une réorganisation judiciaire qui la rapproche du justiciable en la rendant compréhensible ;accessible et administrable selon notre culture.

Enfin, faire de la justice un instrument de paix et de développement

En conclusion

Nous pouvons affirmer que notre peuple et le Burkina Faso ont encore les ressorts pour leur développement. Les pistes sont également présentes et connues.

Aussi, «Sankara partout, Sankara nulle part» doit cesser.

Soyons donc les vecteurs de l’avènement d’une rupture dans la gouvernance de notre pays pour le bonheur de notre peuple et pour les générations futures. Comme l’a dit Norbert ZONGO ‘‘ personne n’a d’avenir dans un pays qui n’a pas d’avenir’’.

C’est à ce sursaut patriotique que vous invite l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste (UNIR/PS).

L’heure est à l’action et une gouvernance vertueuse est possible au Burkina Faso comme condition indispensable au fondement d’une nation stable et prospère.

Avec le Peuple, victoire !

Fait à Ouagadougou, le 30juillet 2020

Le Président,

Me Bénéwendé Stanislas SANKARA

 

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