Le Président de l’ATR/DI Issaka SOURWEMA Dawelg Naaba Boalga

Selon l’université Johns Hopkins du Maryland aux États-Unis, on recensait, à la date du 02 avril 2020 plus d’un million (1 000 000) de personnes contaminées au coronavirus (COVID-19) dans le monde. En outre, il aura fallu, pour le virus, soixante-seize (76) jours, à compter du 10 janvier 2020, pour atteindre cinq cent mille (500 000) personnes et huit (08) seulement pour que ce chiffre double. De nos jours, plus d’un (1) million de personnes dans cent quatre-vingts (180) pays du monde sont touchées par la pandémie qui aura causé plus de cinquante-un mille (51 000) morts selon le site web sante.journaldesfemmes.fr.  Une progression fulgurante s’il en est.

Au Burkina Faso où les premiers cas ont été diagnostiqués le 09 mars 2020, on comptait, au 04 avril 2020, trois cent quarante-cinq (345) cas confirmés, quatre-vingt-dix (90) guérisons et dix-sept (17) décès. Pour faire face aux effets multidimensionnels de cet état de choses, le gouvernement burkinabè a mis en place des dispositions et des mécanismes dotés de moyens dont l’incidence financière est de trois cent quatre-vingt-quatorze milliards (394 000 000 000) de francs CFA. En plus de ces efforts qui ont fait l’objet de deux (02) adresses à la nation du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré (20 mars et 02 avril 2020), des remises de peines ont été accordées à mille deux cent sept (1207) détenus dans le but de rompre la chaîne de transmission du virus en milieu carcéral ; sans oublier les mesures relatives au couvre-feu, à la mise en quarantaine de certaines villes et au confinement.

Ce sont des efforts d’une ampleur rarement égalée face aux multiples défis qu’affrontent le peuple burkinabè et sont donc à apprécier à leur juste valeur. Les pouvoirs publics mettent ainsi un point d’honneur à jouer leur partition.

Par conséquent, il urge que les citoyens (individuellement et collectivement parlant) et en fonction de leur statut social ou de leur secteur d’activités, non seulement participent à l’opérationnalisation des mesures prises par le gouvernement mais apportent également leur contribution dans la lutte contre cette pandémie. Dans ce sens, il faut se réjouir de ce que des personnes morales (organisations de la société civile, faîtières religieuses et traditionnelles, médias, partis politiques, entreprises privées, partenaires au développement…) et physiques s’y impliquent déjà à travers des actions de sensibilisation, l’apport en ressources matérielles et/ou financières, etc. Tous ces efforts demeureront vains si, individuellement, les Burkinabè ne s’approprient et ne mettent en œuvre les mesures prises par le gouvernement, les conseils de la communauté scientifique et les messages véhiculés par les médias. Ceci est d’autant plus important que les comportements inciviques ou attentistes dont sont coutumiers les Burkinabè constituent un terreau favorable à la propagation de la pandémie et hypothèquent sérieusement notre présent et notre avenir en tant que État-nation en construction. Pour sa part, l’ATR/DI est en train de relire son plan d’actions 2020 afin de l’adapter aux exigences liées à la lutte contre le COVID-19.

Cet élan national doit cependant être davantage stimulé par le gouvernement par le biais de mesures susceptibles de l’accentuer et de l’étendre. C’est ainsi que dans l’accomplissement de leur devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple, les pouvoirs publics gagneraient, à notre sens, à associer, d’une manière ou d’une autre, l’ensemble des forces vives de la nation à la gouvernance administrative, scientifique, matérielle et financière de la lutte contre le COVID-19 ; au premier rang de ces forces devront figurer les organisations de la société civile ayant des expériences avérées dans le suivi de l’exécution budgétaire et/ou dans la lutte contre la corruption. Ce serait là une opportunité de renforcement de la légitimité de l’exécutif et une source de décrédibilisation accrue de l’action gouvernementale.

Cela étant, il est regrettable de constater qu’en dépit des connaissances scientifiques et techniques de plus en plus affinées dont les êtres humains sont détenteurs, le coronavirus tue, continue de tuer et, si on se fie aux projections de la communauté scientifique, continuera de tuer. Ainsi et à n’en pas douter, c’est là une crise sanitaire inédite aux conséquences sociales et économiques tout aussi inédites. Par ailleurs, ce virus n’en a cure de nos différences biologiques, culturelles et religieuses d’une part et d’autre part de nos conditions sociales de vie qu’il foule au pied et allègrement. Il rappelle de ce fait et à l’envie que la puissance dont nous gargarisons quotidiennement dans la domination du monde et de l’univers peut se révéler être une vraie chimère.

Subséquemment, cette situation sonne, à notre endroit, comme une interpellation dans le sens d’une introspection et d’une remise en cause de notre façon de penser les choses, de nos rapports à autrui, de notre mode de gouvernance du monde et de nos pays et enfin de nos relations avec l’univers dont nous ne sommes qu’une partie infinitésimale. Pour ce faire, bannir la stigmatisation et l’ostracisme vis-à-vis des personnes infectées par le COVID-19 et leur apporter notre soutien moral et/ou matériel constituent des impératifs du moment face auxquels personne ne doit se dérober.

Il reste à espérer que la victoire, du reste inéluctable, sur le COVID-19, même si on n’en connaît ni l’échéance, ni le prix que les humains devront payer, nous conduise dorénavant vers plus d’humanité dans un monde et dans des pays où les extrêmes aux plans politique, religieux et communautaire ont le beau rôle. En effet, rarement (pour ne pas dire jamais) le monde, les nations et les sociétés en situation d’État de droit démocratique se sont construits sur les fondations absolutistes, discriminatoires et exclusivistes des extrêmes quels qu’ils soient !

Pour le bureau national

Le Président

Issaka SOURWEMA

Dawelg Naaba Boalga

 

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