Le Vice-Premier ministre chinois Han Zheng

L’accord commercial préliminaire signé entre Pékin et Washington, qui prévoit des achatsaccrus par la Chine de produits américains, «ne nuit pas aux intérêts» des autres pays, a assuré mardi 21 janvier à Davos le vice-Premier ministre chinois Han Zheng.

L’accord de phase 1 conclu la semaine dernière, qui marque une trêve dans la guerre commerciale entre les deux puissances, «est bon pour la Chine, bon pour les Etats-Unis et bon pour le monde», a insisté Han Zheng devant le Forum économique mondial (WEF). Selon cet accord, la Chine s’est engagée à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires au cours des deux prochaines années — alimentant les craintes de voir le géant asiatique réduire ses importations provenant d’autres régions, et notamment du Brésil, grand exportateur agricole.

Devant l’élite économique et politique mondiale réunie à Davos, Han Zheng s’est voulu rassurant: «La Chine achètera davantage de produits aux Etats-Unis, sur la base (…) des conditions du marché et des principes commerciaux — ce qui signifie que ces achats ne nuiront pas aux intérêts d’autres partenaires commerciaux», a-t-il indiqué. «La Chine est un énorme marché, et nous continuerons à accueillir les entreprises de tous pays pour rivaliser sur un pied d’égalité», a ajouté le dirigeant.

Alors que le président américain Donald Trump, lui aussi à Davos, avait vanté le matin même sa politique d’«America First», Han Zheng a repris à Davos le plaidoyer traditionnel de Pékin en défense du libre-échange déjà prononcé en 2017 dans la station suisse par le président chinois Xi Jinping en personne.

«Des pratiques protectionnistes unilatérales (…) ne conduiront nulle part, elles ne feront qu’affaiblir les fondations de la croissance mondiale et du commerce, et finiront pas nuire aux intérêts de tous», a souligné Han Zheng. Une allusion transparente aux guerres commerciales engagées par l’administration Trump, qui maintient d’ailleurs des surtaxes douanières frappant plus de 370 milliards de dollars de produits chinois pendant les négociations de «phase 2» avec Pékin. Les entreprises occidentales, pour leur part, se plaignent toujours d’un traitement de défaveur en Chine et d’une ouverture encore très limitée du marché local, tout en dénonçant des entorses chroniques au respect de leur propriété intellectuelle.

À l’inverse de Donald Trump, qui n’a pas une seule fois évoqué mardi 21 janvier le réchauffement climatique, Han Zheng a par ailleurs assuré que la Chine «participerait constructivement au processus multilatéral (contre le) changement climatique, sur les principes d’une responsabilité commune mais différenciée», pour «appliquer entièrement l’accord de Paris» — dont se sont retirés les États-Unis.

Figaro /AFP

 

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