Mme Sandrine Tankoano/Ouédraogo, Chargée de la Communication et des relations publiques au SP§CONAP-Genre

La politique nationale genre (PNG) en vigueur depuis 2009 au Burkina a fait des pas en avant dans la réduction des inégalités. Piloter par le Secrétariat permanent du comité national de la promotion du genre (SP/CONAP-Genre), les hommes et femmes de médias ont bénéficié fin juillet dernier, d’une formation à Bobo-Dioulasso afin de jouer leur partition dans la sensibilisation des populations sur la question du genre au Burkina. Nous avons rencontré Mme Sandrine Tankoano/ Ouédraogo, chargée de la communication et des relations publiques au SP/CONAP-Genre qui nous donne plus d’éclairage sur la PNG, les acquis engrangés , les difficultés rencontrées et les défis qui restent à relever. Lisez plutôt !

Photo de famille des journalistes participants et des formateurs du SP/ CONAP-Genre à Bobo-Dioulasso

I-Burkina : Madame la chargée de la communication du SP/CONAP-Genre, des journalistes avaient bénéficié de la part de votre structure une formation sur la question du genre. Qu’elle était l’opportunité de les outiller de cette formation ?

Mme Sandrine Tankoano/ Ouédraogo : L’initiative de cette formation venait du fait que le ministère de la promotion de la femme et de la solidarité nationale et de la famille à travers le SP CONAP-Genre est parti du constat que les journalistes soient un maillon essentiel de la transmission de l’information, dans la sensibilisation des populations et dans le changement de comportement des populations. De ce fait étant donné que le genre est une thématique qui met en lien les hommes et les femmes de ce pays, nous souhaitons que les journalistes formés puissent être des relais important dans notre stratégie de sensibilisation. Cela dans le but de contribuer à un changement de comportement des populations, pour la réduction des inégalités du genre au Burkina Faso.

Est-ce qu’au Burkina la question du genre se pose toujours avec acuité ?

Bien sûr ! Il faut dire que la PNG a été adoptée depuis 2009, il y a beaucoup de succès qui ont été engrangés, mais la question de la promotion du genre se pose encore avec acuité. L’arbre ne doit pas cacher la forêt, car nous avons beaucoup d’inégalités dont sont victime particulièrement les femmes. Ce qui nous oblige à continuer le combat afin de réduire cette inégalité et de permettre aux hommes et aux femmes du Burkina de participer de façon équitable au processus de développement.

Quels sont les progrès déjà réalisés dans l’application de la PNG au Burkina et éventuellement les difficultés que vous rencontrez ?

I y a d’énormes progrès réalisés. Comme illustration Il y a le cas de l’éducation, ou le taux de scolarisation des filles a accru considérablement depuis des décennies. Nous allons même à une tendance assez inversée. La petite fille est scolarisée, car il y a une beaucoup d’actions en faveur de son accès à l’éducation. Par contre en restant dans le cas de l’éducation le souci qui mérite l’attention de nos autorités, les parents et  tous les acteurs demeure de conjuguer toujours les efforts pour que les filles scolarisées puissent terminer le cursus scolaire.

Est-ce qu’il y a des failles qui freinent l’accélération de cette PNG?

Les difficultés sont inhérentes à toute politique. Il y a des difficultés de renforcement des capacités, ou nous souhaitons que tous les acteurs aient leurs capacités renforcées.  Il y a des difficultés aussi de mobilisation des ressources par ce que nous avons un certains nombres d’acteurs qui ont du mal à se retrouver pour faute de moyen. Nous prenons le cas des conseils régionaux pour la promotion du genre,  les conseils communaux pour la promotion du genre qui sont des instances dans le dispositif institutionnel de la mise en œuvre  de la PNG qui ont du mal à fonctionner faute de moyens matériels et financiers. Nous avons aussi les cellules de promotion du genre qui sont dans les ministères et institutions qui ont aussi des difficultés à vraiment  intégrer le genre dans leurs ministères.

Peut-on dire que la PNG a un impact réel au Burkina ou plusieurs facteurs culturels et religieux conditionnent des fois les comportements humains ?

Nous espérons que la PNG influence réellement sur le plan social. Il faut souligner que la PNG n’est pas seulement l’apanage du ministère de la promotion de  la femme (c’est important de le préciser). Toutes les personnes qui travaillent pour l’équité sociale au Burkina Faso mettent en œuvre la PNG. Nous prendrons par exemple les OSC (organisations de la société civile) les ONG (Organisations non gouvernementales), les ONG de développement qui travaillent sur le terrain à ce que les femmes aussi puissent participer et bénéficier des fruits du développement.

Certes la volonté politique  des autorités est un acquis, les textes sont ratifiés sur le plan régional et international, malgré tout certaines pesanteurs socioculturelles freinent cette lutte. Comment comptez- vous surmonter ces obstacles ?

Effectivement nous faisons face à des pesanteurs socioculturelles comme par exemple les mutilations génitales féminines, les mariages forcés dans certaines localités etc. Il y a tous ces fléaux que nous continuons de vivre, mais nous espérons qu’avec l’engagement individuel et collectif nous  parviendrons à éradiquer ces phénomènes injustes. Il y  a effectivement des lois contre les violences faites aux femmes, mais il faut aussi continuer la sensibilisation afin que les indécis comprennent le bien fondé de certaines valeurs positives.

Qui sont les principaux acteurs dans cette lutte et leur degré d’implication ?

Nous avons plusieurs acteurs. Nous n’identifions pas un groupe de personnes par ce que ce sont des questions sociales et normalement toute la population dans son entièreté doit pouvoir s’impliquer dans la résolution de ces problèmes surtout quand il s’agit des violences. Y a beaucoup d’OSC, l’Association des femmes juristes du Burkina etc. l’État à travers le ministère et le SP/

CONAP –Genre.

Quel appel avez-vous à l’endroit des hommes et femmes des médias dans cette lutte et à vos partenaires?

C’est un appel pressant de mobilisation sociale. Que les acteurs des médias fassent de la réduction des inégalités leur cheval de bataille. C’est la seule condition pour parvenir à un développement harmonieux du Burkina Faso !

Retranscription : Alima OUEDRAOGO

 

 

 

 

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