Triste image de la faim en Afrique. La communauté internationale est appelée à agir

La crise alimentaire et humanitaire en cours menace au total plus de 27 millions de personnes selon l’ONU, qui a de nouveau appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour financer l’aide et éviter un scénario similaire à la famine de 2011.

Par la voix du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), l’organisation onusienne a mis en garde, hier, contre le risque d’un nombre de morts « massif » dans la Corne de l’Afrique, au Nigeria et au Yémen, alors que la sécheresse frappe une partie du continent africain.

Pour rappel, la famine de 2011, avait coûté la vie à plus de 260 000 personnes dans la Corne de l’Afrique, dont plus de la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans. « Il faut éviter à tout prix que cela se répète », a lancé un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, déplorant que cette crise humanitaire semble devenir « inévitable » alors qu’elle « aurait pu être évitée ».

4,4 milliards de dollars d’ici juillet

Pour endiguer le scénario catastrophe qui se dessine dans la région, l »ONU a réclamé à la communauté internationale  4,4 milliards de dollars, d’ici à juillet, pour acheminer de l’aide dans ces quatre pays où plus de 20 millions de personnes sont confrontées à la faim ou à la famine. À ce jour et malgré la publication de plusieurs rapports alarmants sur la situation en Afrique de l’Est, les Nations unies n’ont reçu que 21% de la somme nécessaire, soit 984 millions de dollars, a regretté le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, Jens Laerke. « Sans fonds pour acheter la nourriture, les rations distribuées sont réduites », a pointé le HCR.

La crise qui touche actuellement la région est le résultat d’une conjugaison de facteurs. La Somalie, le Soudan du Sud, le Nigeria et le Yémen sont touchés par une grave sécheresse, mais ils sont également en proie à des violences ou des conflits armés qui compliquent l’accès de l’aide humanitaire. Le Yémen et le Soudan du Sud sont tout particulièrement concernés. Dans ce tout jeune État, quelque 100 000 personnes sont déjà confrontées à la famine, et environ un million d’autres sont désormais sur le point d’être touchées également, a prévenu le HCR. Dans le même temps, les réfugiés sud-soudanais continue d’affluer vers le Soudan et vers les camps de réfugiés ougandais.

50 000 personnes touchées par la famine au Nigeria

Même constat au Nigeria, également déchirée par les conflits et la menace du groupe terroriste Boko Haram. Au total, quelque sept millions de personnes « risquent de souffrir gravement de la faim » dans la région du bassin du lac Tchad, a prévenu mardi le directeur général de la FAO, la branche de l’ONU en charge de l’alimentation et de l’agriculture, qui appelle la communauté internationale « à agir de manière urgente »

« La crise qui sévit dans la région du bassin du lac Tchad, déchirée par les conflits, a pour cause des décennies de négligence, une absence de développement rural et les effets du changement climatique », explique dans un communiqué José Graziano da Silva, directeur général la FAO, de retour d’une visite dans certaines des zones les plus affectées du Tchad et du nord-est du Nigeria où 50 000 personnes sont confrontées à la famine.

Source : Jeune Afrique

 

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