Vingt ans après leur chute, les talibans reprennent Kaboul sans combat.
Factuel «La guerre est terminée», a assuré le porte-parole des insurgés islamistes, dimanche soir, après la fuite du président, Ashraf Ghani. Dans la capitale, les hélicoptères sillonnaient le ciel pour évacuer, en urgence, les ambassades occidentales.
Kaboul est tombée aux mains des talibans, dimanche 15 août, presque vingt ans après qu’ils en ont été chassés par les Américains désireux de les punir d’avoir hébergé Al-Qaida. En fin de journée, le drapeau des islamistes ne flottait pas encore sur le palais présidentiel, face à l’ancien siège imposant de la CIA, mais plusieurs commandants insurgés prenaient déjà la pose, installés dans le fauteuil du président afghan, Ashraf Ghani, qui a fui à l’étranger dans la matinée, ne laissant qu’un message sur Facebook : «Les talibans ont gagné.» Dans la soirée, le porte-parole du bureau politique des talibans, installé à Doha, au Qatar, Mohammad Naeem, déclarait que «la guerre [était] terminée».
Quelques heures plus tôt, alors qu’au sol les talibans prenaient le contrôle de la capitale, les hélicoptères sillonnaient le ciel pour évacuer d’urgence les ambassades occidentales et transférer leurs personnels vers l’aéroport de Kaboul. Leurs collègues russes, pakistanais ou chinois restaient, eux, cloîtrés dans leurs chancelleries. Les fumées noires aperçues çà et là n’étaient pas le signe de combat, mais celui des tonnes de documents et d’archives que les ministères, les services de sécurité ou les diplomates occidentaux voulaient soustraire aux nouveaux maîtres de l’Afghanistan.
Jacques Follorou
Source : Le Monde