Zorgho, L’Association des femmes du secteur minier du Burkina (AFEMIB), avec l’appui du Projet d’appui au renforcement de la gestion du foncier et des mines (PARGFM), a clos vendredi 14 novembre 2025 à Boudry un atelier de formation au profit de vingt-cinq femmes de la commune. Ledit atelier, tenu sur deux jours, a permis de décortiquer le contenu local, la bourse des achats locaux et les règles du jeu qui encadrent désormais les relations entre fournisseurs, communautés et sociétés minières.
La cérémonie de clôture a été présidée par le Secrétaire général (SG) de la mairie de Boudry, Soutongnoma Aristide Yaméogo, représentant le président de la délégation spéciale communale. Il a salué une formation « utile », selon ses mots, dans un domaine où « la compréhension même du vocable contenu local pose problème ». Le SG a expliqué que cette méconnaissance alimente souvent des tensions et des attentes irréalistes autour des mines. Il a remercié l’AFEMIB pour l’initiative et invité les participantes à partager les acquis afin de « mieux orienter » les comportements autours des ressources issues de l’exploitation aurifère.
La session a permis un échange direct entre les participantes et les représentantes de la Société des mines de Sanbrado (SOMISA), opérant dans la commune. La chargée des achats locaux, Aïssata Bonkoungou, a expliqué les procédures. Elle a détaillé le dépôt des offres de services, la base de données des fournisseurs et les critères retenus pour l’attribution des commandes. Elle a insisté sur la distinction entre l’achat local et ce qu’elle appelle le « local local », les achats visant les communautés riveraines.
Sa collègue, chargée de l’emploi local, Léontine Traoré, a présenté le circuit de recrutement dans les villages directement impactés et les limites rencontrées, notamment le manque de qualification de certains candidats. Elle a encouragé les femmes à soutenir la scolarisation de leurs enfants pour élargir les perspectives des jeunes.
Le chargé de programme de l’AFEMIB, Nab Edouard Kambiré, a situé l’atelier dans la dynamique de renforcement des capacités engagée par l’association. Il a expliqué que les incompréhensions sont fréquentes dans les communes minières. Selon lui, certaines populations pensent que le contenu local signifie recrutement exclusif ou achats obligatoires dans la seule localité. « Ce n’est pas le cas », a-t-il dit. L’objectif de l’atelier était de clarifier ces notions et d’aider les femmes entrepreneures à identifier les véritables opportunités.
Le représentant du Secrétariat permanent du contenu local et de la promotion des investissements (SPCLPI), Panomnimba Jérôme Zoungrana, a développé trois modules couvrant le cadre juridique du contenu local, les plateformes (physique et numérique) de la bourse des achats locaux (BAL) et les besoins exprimés par les mines. Il a rappelé l’existence d’une loi de 2024 fixant les règles du contenu local dans le secteur minier, précisant les quotas d’emplois et l’agrément obligatoire pour les fournisseurs. Il a également présenté la BAL, plateforme qui met en relation sociétés minières et prestataires.
Les participantes ont posé de nombreuses questions et fait connaître leurs préoccupations. La présidente de l’association Wendpanga, Marie Dipama, a témoigné de l’utilité des exercices pratiques. Son groupement produit de la volaille, des petits ruminants, du savon et du soumbala. Elle espère intégrer, après cette formation, la liste des fournisseurs éligibles à la mine. Elle a apprécié la sensibilisation sur les méfaits du travail des enfants sur les sites d’orpaillage.
L’atelier a pris fin sur une série de recommandations adressées à la mine, à l’administration communale, à l’État et à l’AFEMIB. Elles portent sur la simplification des procédures, la diffusion d’informations et l’accompagnement des femmes dans la formalisation de leurs activités.
La présidente de l’AFEMIB, Lucie Kabré a appelé les autorités communales à les accompagner dans leurs actions en faveur des femmes.
Il faut noter que la formation de Boudry s’inscrit dans une série d’ateliers organisés dans six communes minières, conformément aux termes de référence du projet. Une manière de rappeler que le contenu local n’est pas un slogan, mais une mécanique précise qui demande compréhension, rigueur et un peu de persévérance.
Agence d’information du Burkina





















































