Le 10 juin 2025, la Commission européenne a actualisé sa liste des pays à haut risque en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Cinq pays africains y figurent désormais, suscitant des réactions contrastées.
Dans le cadre de sa politique de lutte contre les flux financiers illicites, l’Union européenne a inscrit dix nouveaux pays sur sa liste noire, dont cinq États africains : la Côte d’Ivoire, l’Algérie, l’Angola, la Namibie et le Kenya. Cette décision s’appuie sur les évaluations du Groupe d’action financière (GAFI), qui a relevé des « carences stratégiques » dans les dispositifs nationaux de ces pays.
Concrètement, cette inscription implique un renforcement des contrôles sur les transactions financières impliquant ces États. Les institutions européennes devront appliquer une vigilance accrue, et les voyageurs en provenance de ces pays pourraient faire l’objet de vérifications douanières plus fréquentes.
La Côte d’Ivoire, tout particulièrement, voit cette décision comme un revers, alors même qu’elle avait signé en novembre 2024 plusieurs accords de coopération avec l’UE, dont un de 15 millions d’euros spécifiquement dédié à la lutte contre le blanchiment.
À l’inverse, le Sénégal a été retiré de cette liste noire après avoir adopté une série de réformes législatives et renforcé ses mécanismes de surveillance financière. Cette évolution souligne qu’une sortie de la liste reste possible, à condition de démontrer des progrès tangibles.
Cette mise à jour de la liste noire européenne relance le débat sur l’efficacité des dispositifs africains de lutte contre la criminalité financière, mais aussi sur les critères d’évaluation appliqués par Bruxelles.
Sources : Commission européenne