Le Président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses prédécesseurs, Jean-Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré, ont tenu une rencontre sur la situation nationale, le vendredi 8 juillet 2022, à Ouagadougou.

La rencontre de haut niveau entre le Président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba et ses prédécesseurs n’a pas tenu la promesse de l’effectif attendu. Sur les cinq ex-chefs d’Etat qui devaient répondre à l’invitation de l’actuel locataire du palais de Kosyam, le vendredi 8 juillet 2022 à Ouagadougou, deux ont pu faire le déplacement. Il s’agit de Blaise Compaoré, arrivé la veille de son exil en terre ivoirienne et de Jean-Baptiste Ouédraogo. Les rumeurs qui avançaient la non-participation de Michel Kafando, Yacouba Isaac Zida et Roch Marc Christian Kaboré ont longuement animé les causeries de la cinquantaine de journalistes qui patientaient à la salle polyvalente logée dans l’enceinte du palais présidentiel. D’aucuns s’interrogeaient sur la tenue effective de cette rencontre au regard des absents annoncés. Finalement, le président Damiba va échanger avec Blaise Compaoré et Jean-Baptiste Ouédraogo. Après plusieurs heures d’attente, les journalistes ont été invités à se rendre au palais pour la déclaration finale. Quelques minutes plus tard, le dispositif est mis en place dans la salle où trônent majestueusement sur des chevalets les portraits des chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du pays à l’exception de l’actuel. Jean-Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré ont été les premiers à se présenter au pupitre. Ce dernier qui a dirigé le Burkina Faso de 1987 à 2014 est apparu physiquement diminué devant les objectifs des caméras. Ensuite, le président Damiba a fait son apparition. Entouré de ses invités, Jean- Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré. Pour lui, l’initiative de la rencontre avec les anciens chefs d’Etat a été voulue avec pour « unique objectif, la recherche de la cohésion sociale, au regard de la situation difficile que traverse le Burkina Faso ».

A l’entendre, l’absence des autres chefs d’Etat s’explique par des raisons de santé pour Michel Kafando, administratives pour Yacouba Isaac Zida. « Le président Kaboré a, quant à lui, été physiquement empêché par un groupe d’individus de participer à la rencontre », a-t-il précisé. Le lieutenant-colonel Paul- Henri Sandaogo Damiba a déclaré que la rencontre au sommet a « porté principalement sur la recherche d’une paix durable » pour le pays. « Nous avons ainsi à l’occasion, formulé à l’endroit de nos prédécesseurs aux plus hautes fonctions de l’Etat, le profond vœu de les voir se mettre au-dessus de la mêlée pour mieux incarner les idéaux de l’ensemble de la Nation plus que tout autre », a-t-il indiqué. Il a fait allusion à la polémique née à l’annonce de cette réunion, notamment l’arrivée de Blaise Compaoré, condamné à la perpétuité dans le procès Thomas Sankara et ses douze compagnons. « Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de notre démarche, nous leur disons que le processus n’est pas fait pour consacrer l’impunité, mais pour contribuer à la recherche de solutions pour un Burkina Faso de paix et de cohésion sociale. Nous les appelons à mettre l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toute considération politique et partisane », a laissé entendre le président Damiba.

« L’accompagnement des Burkinabè »

Il a indiqué que des dispositions sont d’ores et déjà prises pour poursuivre en bilatéral les concertations avec les anciens chefs d’Etat qui n’ont pas pu participer à la présente rencontre et aussi pour accroitre davantage l’accompagnement des Burkinabè, toutes tendances confondues, à cette initiative de recherche d’alternatives pour la stabilisation du pays. Le président Damiba a rappelé que l’urgence de la préservation de l’existence de notre patrie commande une synergie d’actions qui n’ autorise pas à donner le luxe de perdre le moindre temps dans la polémique. « En plus des efforts qui sont fournis par les forces engagées et l’ensemble des Burkinabè contre le terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner avec nos prédécesseurs les meilleures conditions qui pourront créer et forger une solide cohésion entre Burkinabè. Toute chose qui contribuera à renforcer et démultiplier nos chances de succès dans la lutte contre l’insécurité qui menace les fondements de notre cher pays », a souligné le président du Faso. Il a réitéré sa gratitude à ses ainés qui ont consenti des efforts pour participer à la rencontre.

 

Karim BADOLO

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