Le Togo traverse une période de vives tensions politiques depuis l’entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution en avril 2025. Des manifestations violemment réprimées ont fait plusieurs morts, tandis que l’opposition et la société civile dénoncent un verrouillage du pouvoir.

Depuis fin juin 2025, le Togo est secoué par une vague de manifestations déclenchée par l’adoption d’une réforme constitutionnelle majeure. Cette réforme, entrée en vigueur avec la proclamation de la Ve République, a transformé le régime politique en un système parlementaire, où le président de la République n’a désormais qu’un rôle symbolique. Le véritable pouvoir exécutif est désormais concentré entre les mains du président du Conseil des ministres, un poste occupé par Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.

Cette transition institutionnelle, perçue par l’opposition comme une manœuvre pour prolonger indéfiniment le règne de la famille Gnassingbé, a provoqué une forte contestation populaire. Du 26 au 29 juin, des manifestations ont éclaté à Lomé et dans plusieurs villes du pays. Malgré leur caractère pacifique, ces mobilisations ont été brutalement réprimées : au moins sept morts, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations ont été recensés, selon des organisations de défense des droits humains.

Des témoignages font état d’arrestations arbitraires, de passages à tabac, et même d’incursions nocturnes dans des domiciles. Des miliciens non identifiés, parfois cagoulés, auraient épaulé les forces de l’ordre. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de violence, suscitant l’indignation de la société civile et de la diaspora togolaise.

Le gouvernement, de son côté, dénonce une campagne de déstabilisation orchestrée depuis l’étranger. Il accuse certains membres de la diaspora d’incitation à la haine et à la désobéissance civile, et annonce des poursuites judiciaires, y compris à l’international.

L’opposition, notamment l’ANC de Jean-Pierre Fabre et les FDR de Me Paul Dodji Apevon, exige la libération des détenus politiques et l’ouverture d’une enquête indépendante. Elle appelle également à une médiation internationale pour éviter une escalade de la violence.

Alors que le pays se prépare à des élections municipales prévues pour fin 2025, la crise actuelle met en lumière les fragilités démocratiques du Togo et les tensions persistantes autour de la gouvernance et de la succession politique.

SOURCE: MNS Afrique

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