Un éleveur burkinabè et son troupeau

Les menaces sécuritaires pèsent lourdement sur les principaux pôles d’élevage concentrant plus de 60% de l’effectif du cheptel, dont les régions du Sahel, de l’Est, du Centre-Nord, du Nord et une partie de la région de la Boucle du Mouhoun.

En fin mars 2021, le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) a enregistré 1 147 699 Personnes déplacées internes (PDI). De nombreux ménages éleveurs ont connu d’importantes pertes de bétail suite aux attaques terroristes accompagnées de pillage, de vols et de bradages d’animaux.

Selon les résultats d’analyse du cadre harmonisé, 2 020 000 personnes avaient besoin d’une assistance immédiate (octobre-décembre 2020) et ce nombre de personnes en insécurité alimentaire pourrait s’accroître de 12,4% et atteindre le chiffre de 2 727 000 personnes pour la période projetée de juin à août 2021. Ces populations en difficultés sont en majorité constituées de pasteurs, d’agropasteurs, d’agro-éleveurs et d’agriculteurs vivant essentiellement dans l’espace de couverture du bassin du Niger au Burkina Faso.

Cette situation a recommandé comme chaque année depuis 2018, l’élaboration d’un Plan de réponse et de soutien aux éleveurs vulnérables (PRSEV) dans l’optique d’une gouvernance globale et prévenante dans le sous-secteur de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture.

Le PRSEV 2021 a pour ambition de soulager les ménages éleveurs qui, en plus des effets négatifs de la campagne agropastorale 2020/2021, subissent l’impact de l’insécurité et de la COVID-19 qui ont ébranlé les bases de l’économie pastorale dans plusieurs provinces du pays.

Le PIan de réponse et de soutien aux éleveurs vulnérables de l’année 2021, intègre trois composantes : la mitigation, l’urgence et le relèvement.

Dans sa composante mitigation, le PRSEV vise la protection des moyens d’existence des couches vulnérables qui tirent leur pitance quotidienne de l’activité d’élevage. Cette protection passe par l’amélioration de la disponibilité en eau et en aliments dans les zones de regroupement du bétail et dans les zones déficitaires en fourrages. Elle prend également en compte les soins aux animaux des ménages vulnérables dans les différentes régions. L’appui concerne aussi  les ménages vulnérables surtout les ménages éleveurs en situation de PDI pour la reconstitution de leurs moyens d’existence.

La démarche inclus l’amélioration et la diversification du disponible fourrager dans les zones favorables et le soutien en équipements de production aux éleveurs vulnérables pour renforcer leur résilience. Elle prend en compte l’accroissement des plans d’eau naturels pour disponibiliser plus de poissons au profit des populations locales et la sécurisation du bétail des pasteurs et agropasteurs contre le pillage et les vols récurrents d’animaux.

Les actions de mitigation intègrent la sensibilisation des acteurs sur la cohésion sociale, le vivre-ensemble et l’appui à une meilleure organisation de l’activité de transhumance et l’implémentation de l’utilisation de puces électroniques pour sécuriser le bétail.

Dans sa composante d’urgence, les actions prévues consistent en des opérations de distribution gratuite de fourrages grossiers dans les localités critiques et l’acquisition de matériels logistiques pour la gestion des situations d’urgence touchant le bétail. En période de soudure pastorale, des opérations de profilage et de distribution de cash au profit des éleveurs en situation de PDI et des populations hôtes sont également prévues.

Le volet relèvement du plan porte sur le transfert monétaire de « cash for work » pour les populations vulnérables dans le cadre de la récupération des terres dégradées à usage pastoral et la distribution de noyaux de reproducteurs de petits ruminants de race locale aux ménages vulnérables.  Le relèvement s’étend à la distribution de poissons géniteurs, à la vente à prix subventionnés d’aliments performants de poisson aux pisciculteurs, à l’ensemencement (empoissonnement) de plans d’eau, à la distribution gratuite d’aliments de grossissement de poissons au profit des pêcheurs vulnérables et à l’appui aux pêcheurs en Kits de pêche.

L’appui aux éleveurs de porc en kits de biosécurité et aux apiculteurs vulnérables en petits équipements de production de miel est aussi pris en compte dans le relèvement.

Le Plan de réponse et de soutien aux ménages vulnérables va permettre de renforcer les capacités logistiques opérationnelles du ministère des Ressources animales et halieutiques pour mieux assister les éleveurs et leurs animaux en situation d’urgence et de favoriser une bonne organisation de l’activité de transhumance sur toute l’étendue du territoire national.

Ce Plan estimé à 8 445 055 550 F CFA,  est financé par l’État burkinabè et ses partenaires et va permettre de soulager 73 647 ménages vulnérables ciblés.

MRAH

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