Le présidium de la conférence de presse (G à D) : le Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, M. Angel Losada, le Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum, l’Envoyé spécial pour le Sahel du Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Frédéric Bontems

Une mission conjointe composée du Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum, de l’Envoyé spécial pour le Sahel du  Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Frédéric Bontems et du Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, M. Angel Losada était à Ouagadougou dans le cadre du suivi des grandes décisions prises lors du Sommet des chefs d’État du G5 Sahel à N’Djamena. Reçue le mardi 09 mars en audience par le président du Faso Roch Kaboré,  la délégation en fin de mission a animé dans la matinée du 10 mars 2021, une conférence devant la presse nationale et internationale dans l’enceinte de la Délégation de l’Union européenne à Ouagadougou, pour donner plus d’éclairage sur l’engagement de l’Union européenne et ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Quelques journalistes de la presse nationale

Dans la déclaration introductive du point de presse, le Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum, a fait un rapide survol sur le Sommet des Chefs d’État qui a eu lieu à N’Djamena les 15 et 16 février 2021. Trois activités majeures étaient à l’agenda de ce Sommet : l’Assemblée générale de l’Alliance Sahel, le Sommet du G5 Sahel et le Sommet des Chefs d’État de la Coalition en présence du président français Emmanuel Macron. Le communiqué final qui en découlait a mentionné le succès du sursaut militaire qui a permis de libérer des zones jadis occupées au sahel par les terroristes.

Cependant, l’autre défi qui restait à relever était de savoir comment restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire

Ainsi donc, c’est fort de cet engagement des chefs d’États que la  »Coalition pour le Sahel » a développé une feuille de route qu’elle a partagé avec l’ensemble des membres.

Le Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum

La mission de Ouagadougou, répondait dès lors à une nécessité pour la délégation pour constater de visu sur le terrain ce que les États font par rapport à la feuille de route et établir un rapport qui sera présenté le 19 mars, lors d’un conseil de ministres qui validera.

Une fois la validation faite, des programmes détaillés verront le jour pour la mise en œuvre des objectifs stratégiques. Selon le Haut représentant de la Coalition pour le Sahel, M. Djimé Adoum le constat à Ouagadougou est satisfaisant car dit-il : «Nous avons réussi à obtenir du président du Faso, l’élargissement du comité de pilotage avec l’UE qui pilote les piliers 2 (montée en puissance des armées nationales) et le pilier 3 (le retour de l’État dans les zones désertées par les populations, le retour des services de bases)».

Les quatre piliers de la dynamique se composent comme suit :

Pilier 1 : la lutte contre le terrorisme;

Pilier 2 : la montée en puissance des armées nationales;

Pilier 3 : le retour de l’État dans les zones désertées par les populations et le retour des services de bases;

Pilier 4 : le développement économique des localités.

A la question de savoir s’il n’y a pas trop de ‘’coalitions’’ dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, M. Djimé Adoum de répondre en ces termes : «la Coalition Sahel, n’est pas de trop. C’est une nouvelle dynamique. Dans cette Coalition il y a des volontés manifestes car, en un an il y a eu un succès avec le sursaut militaire. L’autre étape de la Coalition est le sursaut politique et de développement avec le retour de l’État dans les zones libérées. Les coordinations nationales n’ont pas failli. La Coalition veut créer des conditions pour que tout le monde, y compris les partenaires techniques et financiers jouent leur partition. Par exemple qu’est-ce qu’il faut faire sur l’axe Ouaga-Kaya-Dori pour le retour des services de base pour permettre à la population de trouver un souffle. Au Burkina, le comité est piloté par le premier ministère qui va créer des synergies entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers pour définir les stratégies, objectifs et  les résultats attendus. C’est à nous Sahel de profiter de cette Coalition ».

Autre question soulevée était de savoir, si l’Union européenne dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, donnait la priorité à l’approche de l’action militaire, politique ou le développement ?

Une vue des journalistes de la presse internationale

L’Envoyé spécial pour le Sahel du  Ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, M. Frédéric Bontems d’être plus explicite : «l’approche que nous prônons est intégrée, car la sécurité c’est l’action de l’armée nationale, le déploiement des forces de sécurité intérieure (la gendarmerie, la police). Mais la sécurité, c’est aussi la justice, le développement et la réponse aux préoccupations de base des citoyens (accès à l’éducation, à la santé, le développement économique etc.). Tout cela fait partir de la sécurité et du retour de l’État. L’approche intégrée était d’ailleurs le cœur du communiqué final du Sommet des chefs d’État de N’Djamena. Voilà pourquoi nous avons discuté de la mise en place d’un comité interministériel intégré avec l’appui de l’ensemble des partenaires». Même son de cloche pour le Représentant spécial de l’Union européenne pour le Sahel, M. Angel Losada : «la stratégie de l’Union européenne  au Sahel date de 2011, centrée sur les cinq pays du G5 Sahel. La stratégie est fondée sur deux principes : sécurité et développement. Pas de sécurité sans développement, pas de développement sans sécurité. L’UE et ces États membres ont toujours reconnu l’importance du Sahel».

Et qu’en est-il de l’enveloppe financière dégagée par l’Union européenne  pour accompagner le G5 sahel dans la lutte contre le terrorisme ?

Selon l’ambassadeur Angel Losada : «Depuis 2011 l’UE à dédié plus de 3,5 milliards d’euro de 2015 à 2020 l’UE et ces États membres plus de 8, 5 milliards d’euro dans le développement. Jusque-là l’UE a consacré plus de 30 millions d’ Euro à la formation des forces armée sur le respect du droit humanitaire, les droits de l’homme».

Les conférenciers ont clairement mentionné que la mission conjointe est faite à quatre à savoir : la Coalition Sahel, Union européenne, la France, le quatrième participant était Maman Sambou Sidikou Secrétaire exécutif du G5 Sahel. Signe qu’il n’y a aucune difficulté, sinon que la même vision complémentaire de lutter contre le terrorisme au sahel.

Théodore ZOUNGRANA

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