Pr. Charlemagne Ouédraogo : "il est temps de mettre fin à la tuberculose !"

Le 24 mars de chaque année est célébrée la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, à cette occasion le ministre de la Santé Pr. Charlemagne Ouédraogo a livré ce message qui dresse l’état de la maladie dans le monde et en particulier au Burkina Faso. L’intégralité du message ci-dessous.

A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso commémore ce 24 mars 2021, la Journée Mondiale de lutte contre la Tuberculose (JMT). Cette journée est l’occasion de :

  1. faire le point sur les efforts de prévention, de dépistage et de traitement de cette maladie dans notre pays,
  2. sensibiliser le grand public sur cette maladie et le lourd fardeau qu’elle représente,
  3.  attirer l’attention des médias de manière à mieux la faire connaître,
  4.  encourager les différents acteurs et les donateurs à investir dans la lutte contre la tuberculose et à s’engager plus fermement dans l’espoir de l’éliminer d’ici à 2030 conformément aux Objectifs de développement durable et à la stratégie de l’OMS «Mettre fin à la tuberculose».

Cette année, la journée est commémorée sous le thème : «L’heure sonne». Ce thème insiste sur le fait qu’il est urgent d’honorer notre engagement à éliminer la tuberculose, à tous les niveaux : décideurs, agents de santé, communautaires, personnes touchées par la tuberculose, société civile, ONG et autres partenaires. Chacun de nous peut contribuer à mettre fin à la tuberculose dans notre pays. Ce thème nous rappelle que l’horloge tourne et qu’il est temps de veiller à ce que personne ne soit laissée pour compte. C’est pourquoi, nous devons continuer à élargir l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement, à garantir un financement durable, à trouver et traiter tous les cas de tuberculose.

Les données de l’OMS montrent que malgré les progrès significatifs réalisés, la tuberculose demeure la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. En effet, chaque jour, près de 28 000 personnes contractent cette maladie pourtant évitable et curable ; et près de 4 000 (dont 700 enfants) en meurent. Au niveau mondial, les estimations montrent que la lutte contre cette maladie a permis de sauver 63 millions de vies depuis l’an 2 000. L’émergence de la tuberculose pharmaco-résistante et la pandémie à COVID-19 représentent des menaces majeures pour la santé et pourraient mettre en péril les progrès réalisés dans l’optique de mettre fin à la tuberculose.

Dans notre pays, la tuberculose a été classée parmi les problèmes prioritaires de santé publique. La tranche d’âge la plus touchée est celle de 15 à 49 ans, c’est-à-dire la population la plus active et productive du pays. Selon le rapport 2020 de l’OMS, l’incidence de la tuberculose estimée pour notre pays était de 47 cas pour 100 000 habitants, soit près de 9 600 cas.

En 2020, les efforts consentis par les acteurs dans la lutte contre cette maladie ont permis de dépister et traiter près de 6 000 malades. C’est le lieu de saluer ces efforts conjugués de tous les acteurs : agents de santé du public et du privé, agents communautaires, organisations à base communautaire, société civile et partenaires techniques et financiers. Il reste cependant des défis à relever car tous les cas de tuberculose estimés par l’OMS ne sont pas encore dépistés dans notre pays. En effet, pratiquement 1 malade sur 3 échappe encore au système de santé.

Tout le monde peut contracter cette maladie. Cependant, les personnes les plus vulnérables sont celles exposées aux facteurs de risque tels que la malnutrition, le VIH, les personnes vivant dans des conditions de promiscuité, les consommateurs de tabac, d’alcool, les enfants, les personnes du 3ème âge et les personnes souffrant de diverses autres maladies immuno-déprimantes.

Au regard de cette situation, j’invite toute personne qui tousse à se rendre dans un centre de santé pour consulter. L’agent de santé pourra demander un examen de crachats afin de voir si c’est la tuberculose. Cet examen est disponible partout. La tuberculose est une maladie guérissable, son traitement est disponible partout au Burkina Faso et est gratuit. Pour prévenir cette maladie chez les enfants, le Ministère de la santé assure leur vaccination à la naissance. Ce vaccin est efficace pour leur éviter les formes graves de tuberculose. Par conséquent, nous devons accentuer le dépistage et le traitement précoces des cas car cette stratégie est efficace pour empêcher la transmission de cette maladie et permet de l’éliminer dans la communauté.

L’horloge tourne. Il est temps pour l’action, il est temps de mettre fin à la tuberculose !

Pr. Charlemagne Ouédraogo

Ministre de la Santé

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