Le président Faustin-Archange Touadéra

Les autorités centrafricaines ont décidé de durcir le ton contre les groupes armés. En plus d’une offensive militaire visant à rétablir leur contrôle sur tout le territoire, plusieurs hauts responsables issus de ces groupes rebelles ont été mis à l’écart.

Le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin-Archange Touadéra, a procédé au limogeage de quatre ministres et six conseillers auprès de la présidence et de la primature, liés à des groupes armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Signés le vendredi 19 février 2021, les décrets matérialisant cette décision ont été rendus publics le dimanche 21 février.

Les membres du gouvernement ainsi demis de leurs fonctions sont les ministres du Commerce et de l’Industrie, Mahamat Tahib Yacoub, des Petites et moyennes entreprises, Maouloud Moussa Terrab, des Arts et de la Culture, Dieudonné Ndomate, ainsi que le ministre délégué aux Affaires étrangères, Chancel Sekode.

Ces désormais ex-ministres avaient intégré l’équipe gouvernementale dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de paix, négocié à Khartoum et signé à Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement du président Touadéra et quatorze groupes armés.

Ce limogeage illustre le durcissement de la position des autorités centrafricaines à l’endroit des groupes armés depuis les attaques généralisées lancées à la veille du scrutin présidentiel de décembre 2020 qui a vu la victoire de M. Touadéra pour un deuxième mandat.

Dans la foulée d’une offensive militaire lancée par les troupes gouvernementales, le conseiller à la sécurité du président centrafricain, Valery Zakharov, avait appelé dans un communiqué en date du 12 février dernier, les rebelles à livrer leurs leaders aux autorités de la RCA, estimant qu’il s’agit pour eux de «la seule issue» possible.

«Certains groupes militaro-politiques ont franchi la ligne rouge, se sont refusé d’accomplir les termes de l’accord [de paix, Ndlr] de Khartoum, et ne peuvent plus faire partie du processus politique. Les chefs de ces factions devraient être interdits», avait-il indiqué.

La décision prise par le président Faustin-Archange Touadéra de démettre ces ministres et conseillers issus des groupes armés semble s’inscrire dans la droite ligne des déclarations faites par son conseiller à la sécurité. Une manière de dire que la discussion n’est plus possible avec les groupes armés.

Avec l’appui de l’armée rwandaise et d’instructeurs russes, les Forces armées centrafricaines (FACA) semblent décidées à reprendre le contrôle de tout le territoire centrafricain des mains des groupes armés, et d’y imposer l’autorité de l’Etat.

Enchainant les victoires militaires ces derniers jours, les troupes gouvernementales sont sur le point de reconquérir la localité de Bria dans l’est du pays.

«Sous l’autorité du président de la République, je salue et encourage les éléments de nos forces et les alliés qui, après Bambari et Ippy, sont depuis le milieu de la matinée aux encablures de Bria, chef-lieu de la préfecture de la Haute-Kotto», a déclaré le Premier ministre, Ngrebada Firmin sur son compte Facebook.

«L’ordre sera rétabli dans les heures qui suivent à Bria. Il en sera, désormais ainsi partout», a-t-il ajouté.

Bk

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