Dr Ngozi Okonjo-Iweala, nouvelle Directrice générale de l'OMC

Après le retrait de la Corée du Sud de la course à la Direction générale, la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala était la seule candidate en lice pour prendre la tête de l’OMC. Jusque-là, seul l’accord des USA qui se faisait attendre, l’empêchait d’être élue.

L’ancienne ministre des Finances du Nigeria, le Dr Ngozi Okonjo-Iweala a été nommé directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). C’est ce qu’a annoncé l’institution, ce lundi 15 février 2021 dans un communiqué.

Cette annonce, est considérée comme une grande première dans l’histoire de l’OMC. En effet, la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala fait d’elle la première femme, mais aussi la première représentante d’un pays africain à prendre la tête de l’Organisation mondiale du Commerce.

Au cours de son discours, le président du Conseil général, David Walker a exprimé l’intention des membres de l’institution de s’inscrire dans une logique de coopération afin de remplir la mission de l’OMC. Il a indiqué «nous nous réjouissons de collaborer étroitement avec vous, Dr Ngozi, et je suis certain que tous les membres travailleront avec vous de manière constructive pendant votre mandat de directeur général pour façonner l’avenir de cette organisation».

Rappelons que la nomination du Dr Ngozi Okonjo-Iweala fait suite à un processus de sélection qui a duré neuf mois et qui a vu de nombreux candidats se présenter puis se retirer. Ce fut par exemple le cas de la représentante Kényane Amina Mohamed ou plus récemment de la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee dont le retrait a permis à l’ancienne directrice de la Banque mondiale d’être la seule candidate en lice pour la direction générale de l’OMC.

Suite à sa nomination officielle, la nouvelle directrice générale de l’OMC s’est exprimée sur son intention de concentrer ses efforts sur des défis tels que la gestion des retombées de la crise sanitaire liée au coronavirus, tout en rappelant l’importance d’un fonctionnement uniforme de l’Organisation.

Selon Ngozi Okonjo-Iweala, « une OMC forte est essentielle si nous voulons nous remettre pleinement et rapidement des ravages causés par la pandémie de COVID-19. Je me réjouis de travailler avec les membres pour élaborer et mettre en œuvre les réponses politiques dont nous avons besoin pour relancer l’économie mondiale. Notre organisation est confrontée à de nombreux défis, mais en travaillant ensemble, nous pouvons collectivement rendre l’OMC plus forte, plus agile et mieux adaptée aux réalités d’aujourd’hui ».

Le Dr Ngozi Okonjo-Iweala prendra fonction le 1er mars 2021 pour un mandat renouvelable dont la fin est prévue pour le 31 août 2025.

IB

ENCADRE

Ngozi Okonjo-Iweala : un parcours impressionnant

A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée ce lundi directrice générale de l’OMC.  Chevronnée, elle est une des femmes les plus puissantes du Nigeria.

En plus d’être la première femme à la tête de l’OMC, elle en est aussi la première dirigeante originaire du continent africain. Deux fois ministre des Finances et cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, Ngozi Okonjo-Iweala a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant 25 ans. En 2012, elle échoue à devenir la présidente de cette institution financière, face à l’Américano-coréen Jim Yong kim.

La présidente de l’OMC a cependant passé la majorité de sa vie aux Etats-Unis, où elle a étudié dans deux universités prestigieuses, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard. Si les statuts de l’OMC ne prévoient pas de rotation géographique pour le directeur général, des voix se sont élevées pour dire que c’est au tour d’un Africain ou d’une Africaine d’occuper le poste. Depuis sa création en 1995, l’OMC a été dirigée par six hommes : trois Européens, un Néo-zélandais, un Thaïlandais et un Brésilien.

Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée en juillet envoyée spéciale de l’Union africaine dans la lutte contre la pandémie sur le continent. Sa mission : mobiliser des soutiens à l’international pour enrayer la crise économique mondiale qui touche de plein fouet les pays africains.

Selon elle, la montée des protectionnismes et du nationalisme à travers le monde s’est accentuée avec la crise et les barrières devraient être abaissées pour relancer l’économie. A la présidence de l’OMC, elle aura fort à faire dans un contexte mondial de crise économique et de crise de confiance dans l’organisation, au moment où la libéralisation du commerce mondialisé est vivement contestée.

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