Le président Roch Kaboré lors de son discours à l'Assemblée nationale de Djibouti

Au cours de la visita officielle à Djibouti, le président Roch Kaboré s’est adressé aux députés djiboutiens en guide d’hommage au peuple djiboutien. L’intégralité du discours. 

Excellence, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale

Excellence, Monsieur le Premier Ministre

Mesdames et Messieurs les Ministres

Mesdames et Messieurs les Présidents d’institution

Excellence Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et représentants des organisations internationales et interafricaines

Distinguées personnalités

Mesdames et Messieurs

La visite d’amitié et de travail que j’effectue à Djibouti, à l’aimable invitation de mon frère et ami, le Président Ismaïl Omar GUELLEH, m’offre l’agréable occasion, devant cet auguste Assemblée, de rendre un vibrant hommage au Peuple djiboutien.

Je voudrais vous transmettre l’expression de la solidarité et de la fraternité du Peuple burkinabè au Peuple frère de Djibouti qui se bat héroïquement pour assurer la satisfaction de ses aspirations profondes dans un contexte mondial marqué par des crises multidimensionnelles.

Monsieur le Président

Permettez-moi de vous exprimer ma gratitude pour l’heureuse opportunité que vous me donnez de m’adresser au Peuple djiboutien à travers sa Représentation nationale.

Par la même occasion, je voudrais vous adresser mes félicitations pour les qualités exceptionnelles avec lesquelles vous dirigez l’Assemblée nationale, cette institution emblématique de la démocratie représentative, qui a pour vocation de vouloir et de pouvoir au nom du Peuple djiboutien, à travers l’exercice du pouvoir législatif et le contrôle de l’action gouvernementale.

Monsieur le Président, Honorables députés, Distingués invités

Dans cet hémicycle où bat le cœur de la démocratie djiboutienne, je voudrais saluer l’action des parlementaires de cette auguste Assemblée, investie des missions constitutionnelles majeures pour améliorer la gouvernance globale du pays.

Dans un monde confronté à la triple crise sanitaire, sécuritaire et sociale, avec les graves conséquences économiques et politiques qui menacent la cohésion sociale et l’unité de nos États, voire leur existence même, les Parlements et les Parlementaires demeurent les recours et les repères de nos populations.

Il n’y a pas d’amélioration possible de la gouvernance sans une confiance entre gouvernés et gouvernants. C’est à ce niveau qu’apparait le rôle essentiel des députes, pour que le Peuple continue à faire confiance à l’action gouvernementale, en vue d’apporter des réponses à ses préoccupations majeures.

Plusieurs intérêts en conflit charrient la vie quotidienne de nos institutions et de nos populations, avec des connexions aux plans interne et international. D’où l’importance d’un consensus minimum de tous les acteurs au plan national, sur les intérêts vitaux du pays.

Monsieur le Président, Honorables députés, Mesdames et Messieurs

Dans le village planétaire qu’est devenu le monde, nos pays sont plus que jamais connectés.

L’Assemblée nationale et les députés sont interpellés à cet égard, pour développer la diplomatie parlementaire, ce versant parlementaire de la diplomatie globale de l’État, que définit le Chef de l’État. C’est le lieu pour moi d’engager nos deux parlements à entretenir une coopération bilatérale exemplaire, tout en œuvrant pour une véritable communauté parlementaire africaine et mondiale, afin de bénéficier des avantages d’une diplomatie des Peuples, au service exclusif de la Communauté des nations.

Je voudrais par la même occasion, transmettre les salutations de votre homologue Alassane Bala Sakandé, à vous-même, et à tous les parlementaires djiboutiens.

Tous les Peuples du monde sont solidaires et leurs représentants élus que sont les députés doivent pouvoir transcender les intérêts des pays pour faire éclore un monde plus solidaire et plus uni.

Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique, qui doit trouver dans le désordre mondial actuel, une opportunité pour construire son unité politique et sa souveraineté véritable notamment sur ses ressources et sa monnaie.

Monsieur le Président, Honorables députés, Mesdames et Messieurs

La crise sanitaire sans précédent qui secoue le monde depuis l’année dernière, a causé de nombreuses pertes en vies humaines, et certaines mesures édictées pour lutter contre la pandémie, comportent des conséquences dont les effets commencent à se faire sentir, notamment au niveau des produits de grande consommation.

L’Afrique doit prendre toute la mesure de la situation actuelle, à travers le renforcement de la zone de libre-échange continentale, pour produire et consommer africain.

Ma visite dans votre beau pays, placée sous le signe de l’excellence de nos relations bilatérales, de l’amitié et de la fraternité, nous permettra d’explorer au mieux toutes les opportunités qui s’offrent à nous, pour faire de l’axe Ouagadougou-Djibouti, un exemple de coopération sud-sud.

Malgré l’éloignement géographique, nos deux pays, nos deux peuples et nos deux gouvernements, ont toujours su maintenir de bonnes relations. C’est pourquoi, je suis heureux et honoré d’être, dans l’histoire récente de nos deux pays, le premier Président du Burkina Faso à effectuer une visite officielle en République de Djibouti.

A travers cette invitation, un cadre formel de coopération vient de s’établir entre nos deux pays, à travers la signature de l’Accord-cadre de coopération. Ce qui ouvre la voie à la signature d’accords plus spécifiques, qui prendront en compte des domaines divers de nos perspectives.

A cela s’ajoute l’accord portant suppression de visas pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service, afin de faciliter les échanges et de dynamiser l’axe Ouagadougou- Djibouti.

La promotion réciproque de nos liens culturels et artistiques n’est pas en reste. Cela nous a conduit à procéder également à la signature d’un accord en matière de coopération culturelle et artistique, afin d’en faire un instrument de promotion et d’intégration culturelle entre les deux peuples frères.

Monsieur le Président, Honorables députés

Le Burkina Faso est, depuis quelques temps, la cible des forces terroristes et obscurantistes. Nous avons pris la pleine mesure de leur volonté clairement affichée de déstabiliser notre contrée, ainsi que l’ensemble des pays de la région du Sahel.

La lutte contre le terrorisme est donc désormais une priorité nationale qui n’aura de succès que si elle s’inscrit, non seulement dans une approche sous régionale, mais également et surtout dans une dynamique de développement économique des zones les plus vulnérables.

Ce phénomène du terrorisme est aussi et surtout un fléau global en ce qu’il frappe sans discrimination, et bat en brèche les principes fondamentaux de la liberté et des droits humains. Ainsi, il en appelle à une condamnation claire et ferme de tous, et à une réponse collective efficace, faite de solidarité et de mutualisation de nos efforts et de nos moyens. C’est ce qui justifie la création de la Force Conjointe du G5-Sahel, dont l’opérationnalisation est en cours. Le terrorisme ne connait pas de frontières, c’est pourquoi notre riposte, si nous la voulons efficace, doit être aussi générale.

C’est avec ce message plein d’espoir que je voudrais réitérer ma gratitude à mon homologue, mon frère et ami, Son Excellence Monsieur Ismaïl Omar GUELLEH, au Président de l’Assemblée nationale et à tous les membres de la Représentation nationale djiboutienne, pour m’avoir invité à prendre la parole dans cet hémicycle.

C’est l’expression d’une volonté partagée de renforcer la coopération entre nos deux pays.

Je n’ai pas de doute que ma présente visite inaugure une ère nouvelle de l’amitié entre les Peuples burkinabè et djiboutien, que nous nous engageons à renforcer et à élargir.

Bonne et heureuse année 2021 à toutes et à tous !

Vive la Coopération entre nos deux pays et nos deux peuples !

Je vous remercie.

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