M. Kadré Disiré Ouédroago, candidat à l'élection présidentielle de 2020

Peuple du Burkina Faso, mes chers compatriotes.
Cinq ans après l’épreuve de l’épidémie du virus Ebola, voici que notre pays, à l’instar de plusieurs autres pays du monde, se trouve confronté à la pandémie du COVID-19, maladie très contagieuse et qui menace notre santé collective.

Aujourd’hui, plus d’une vingtaine de cas ont été détectés dans notre pays. La menace est donc réelle et commande que nous soyons tous vigilants, mais sans céder à la panique.
Notre pays souffre déjà de maux qui mettent à mal sa sécurité et son intégrité territoriale, et
cette nouvelle épidémie vient encore le fragiliser davantage.
En ces moments difficiles, nous devons plus que jamais rester solidaires et éviter les
stigmatisations des malades ou de leurs familles. Ce péril inattendu et d’une gravité sans précédent survient au moment où notre pays, qui souffre déjà des conséquences du terrorisme, vit un climat social des plus tendus. Il exige de la part de tous les burkinabè un sursaut de solidarité nationale, qui nous impose d’accepter une trêve collective pour lutter ensemble contre cette épidémie, dans la rigueur et la discipline, sans que cela remette en cause nos choix politiques et nos revendications sociales légitimes. Accordons-nous juste pour donner la priorité, aujourd’hui, à notre protection mutuelle contre une maladie inconnue qui menace l’ensemble de notre communauté.
A cet égard, je félicite les centrales syndicales qui mènent une lutte légitime concernant la
réforme des modalités d’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS)
d’avoir fait le geste patriotique de réviser les formes de leur protestation pour tenir compte des impératifs de protection sanitaire.
Je félicite aussi les leaders religieux pour les courageuses mesures qu’elles ont édictées afin de limiter au minimum les risques de propagation de la maladie
Tirant leçon de notre lutte victorieuse contre la maladie à virus Ebola, il faut d’abord reconnaitre la gravité de la situation. Et puisque la meilleure riposte dans la situation où nous nous trouvons est la prévention, il importe d’établir une unité d’action qui permette aux réponses élaborées par les autorités, d’atteindre leur efficacité maximum.
Je salue le courage et l’abnégation et le professionnalisme du corps médical tout entier ainsi que tous les intervenants dans la chaine de prise en charge qui luttent contre la maladie au péril de leur vie, et les assure de mon plein et entier soutien.
J’encourage et exhorte le gouvernement à prendre avec diligence toutes les mesures à même de protéger les Burkinabè et tous ceux qui vivent sur notre sol.
Dans les circonstances actuelles, la rapidité et la fermeté dans les prises de décisions sont
essentielles au succès. Comme d’autres pays de la région, il importe de prendre des mesures de régulation à l’entrée du territoire national ainsi que des mesures à l’interne, y compris le
confinement des personnes à risque. Chaque jour perdu dans les hésitations ou le tâtonnement est lourd de conséquence pour la gestion de cette pandémie. En plus des mesures de restriction des rassemblements déjà prises mais qui sont insuffisante au regard de nos pratiques sociales, j’invite le gouvernement à imaginer en urgence des mesures additionnelles pour briser la chaine de transmission.
J’exprime ma solidarité et mes vœux de prompt rétablissement aux personnes déjà atteintes et à leurs familles et exhorte le gouvernement à être proactif dans la fourniture des équipements et fournitures au profit du personnel soignant, mais aussi en terme de capacité de prise en charge des malades.
Il est temps que des infrastructures d’accueils adéquates soient mises en place pour la prise en charge des cas avérés ou suspicieux. Il en est de même pour la motivation des agents de santé qui sont au front contre cette maladie.
Mes chers compatriotes, il est du devoir de chaque burkinabè, qui qu’il soit et où qu’il se
trouve, de respecter les consignes d’hygiène et les mesures sanitaires, afin de faire barrage à
cette maladie.
J’appelle nos concitoyens à se protéger et à protéger leur entourage en observant
scrupuleusement les consignes de sécurité sanitaire prescrites par le Gouvernement et ses représentants, sur toute l’étendue du territoire. Aucune localité n’est à l’abri de la contamination. Gardons à l’esprit que si l’épidémie venait à se propager par notre négligence, notre pays serait confronté à une catastrophe sanitaire pire que le terrorisme qui nous accable depuis quelques années.
C’est en agissant ensemble, avec courage et détermination que nous vaincrons cette maladie.
Et puisque la coordination des actions peut rendre plus efficace la riposte globale au niveau régional, les États devraient se concerter au niveau de la CEDEAO, comme cela a été fait pour lutter contre Ebola. On aurait ainsi en plus des mesures individuelles prises par les Etats, une réponse coordonnée et méthodique au niveau de la région, car c’est connu, la maladie ne connait pas de frontière.
Bonne santé à toutes et à tous,
Que Dieu veille sur le Burkina Faso!

Kadré Désiré OUEDRAOGO
Grand-Croix de l’Ordre de l’Étalon
Ouagadougou le 19 mars 2020

 

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