François Compaoré, frère cadet de Blaise Compaoré

Le décret a été signé par le Premier ministre français. François Compaoré est accusé par l’État burkinabè d’être impliqué dans l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo, tué en 1998.

La justice burkinabé et des organisations professionnelles des médias et de défense des droits humains ont réitéré vendredi à Ouagadougou un appel aux autorités françaises pour l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.

Le frère de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré est mis en cause dans l’assassinat en 1998 du journaliste Norbert Zongo, journaliste d’investigation indépendant très critique vis-à-vis du pouvoir de l’époque.

En juin, la Cour de cassation française avait validé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. Le gouvernement français doit désormais prendre un décret pour rendre effective son extradition qui pourrait encore alors être contestée par ses avocats.

« Nous avons obtenu un avis favorable sur l’extradition (…) Actuellement nous attendons que ce monsieur puisse être extradé pour qu’il puisse être entendu par le juge d’instruction », a déclaré le procureur du Faso Laurent Poda, lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du 21e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo.

« Je puis dire que ce dossier est suffisamment avancé et si nous avons la personne dont l’extradition a été demandée, (cela) peut faire avancer, pourquoi pas aboutir, à un jugement et c’est ce que le peuple entier attend », a-t-il indiqué.

« Nous demandons à la France de clarifier sa position par rapport à cette demande d’extradition de François Compaoré. Nous ne comprenons pas qu’alors que le président français en personne l’avait promis à Ouagadougou (en avril 2018) François Compaoré ne soit toujours pas extradé, et ce, malgré le quitus de la justice française » », a lancé le président du Collectif contre l’impunité, Chrisogone Zougmoré, lors d’une cérémonie d’hommage à Norbert Zongo.

« Nous lançons un appel à la France pour qu’on nous envoie Francois Compaoré », a-t-il poursuivi.

Pour le procureur Laurent Poda, « on n’a pas de raison de douter de la bonne foi de l’état Français. Mais si à la fin on dit qu’il ne peut plus être extrader, nous allons prendre cette décision définitive en compte ».

« C’est clair que c’est pas parce quelqu’un n’est pas là qu’on ne peut pas (le) juger », a-t-il poursuivi.

Agé de 64 ans, François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport parisien Charles-de-Gaulle en octobre 2017 en exécution d’un mandat d’arrêt émis par les autorités burkinabè.

A ce jour, François Compaoré n’est pas inculpé dans son pays, à la différence de trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle, l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.

Directeur de l’hebdomadaire L’Indépendant, Norbert Zongo avait été assassiné le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Le journaliste, âgé de 49 ans, auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant une mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, avait été tué avec trois de ses compagnons. Les quatre dépouilles avaient été découvertes calcinées dans une voiture.

Comme l’assassinat de l’ex-président burkinabè Thomas Sankara en 1987, le meurtre de Norbert Zongo garde une forte charge symbolique au Burkina, où chaque année, le 13 décembre, des milliers de Burkinabè se rassemblent pour demander justice pour l’assassinat du journaliste.

VOA

 

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