Après Manga en 2018, c’est au tour de Tenkodogo d’abriter les festivités du 11 décembre prochain. Les défis à relever sont nombreux dans un contexte difficile dans l’ensemble. Le Burkina pourra-t-il relever les défis de l’organisation de cette fête de l’Indépendance dans un tel contexte ?

A cinq mois de la célébration du 11 décembre dans la cité de Zoungrantenga, la ville est en chantier pour réaliser les infrastructures à l’agenda. Le thème de cette année est : « Cent ans de la création du Burkina Faso : Devoir de Mémoire et Engagement Patriotique en vue de la Consolidation de l’État Nation ».

La célébration du 59ème anniversaire de la fête de l’Indépendance doit être une occasion d’intense introspection et d’autocritique. De la part de tous sans exception, en commençant bien sûr par nos dirigeants qui eux sont chargés de la gestion des affaires de l’Eat. En effet, après tout ce que le pays a connu comme dérives politico-militaires depuis l’Indépendance à nos jours (crimes politiques et de sang ; crimes économiques …), il y a lieu de tracer de nouveaux sillons pour un mieux vivre ensemble.

Après l’insurrection et la tentative du Coup d’État manqué de 2014, le moins que l’on puisse dire est que l’autorité de l’État peine à s’imposer avec l’ incivisme, les conflits inter-ethniques, des grèves à répétition qui paralysent la bonne continuité de  administrative et publique depuis 2017. L’ insécurité est plus qu’inquiétante et est liée au grand banditisme ou au terrorisme etc. Autant de facteurs difficiles, qui imposent aux organisateurs un grand défi pour gagner le pari.

Le comité d’organisation s’active.

Selon le Secrétaire Permanent Khalil w. Bara, le comité d’organisation ne chôme pas entre deux célébrations. Même si certaines difficultés reviennent de façon récurrente. Il prend pour exemple le lancement tardif de certains travaux ; l’insuffisance de la logistique en terme de transport et d’hébergement des festivaliers pour des raisons de contraintes budgétaires. En effet, les ressources financières proviennent du budget de l’État qui finance les différents travaux et manifestations sur fonds propres. Il est aidé en cela par certaines de ses démembrements comme la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ; la Loterie Nationale du Burkina (LONAB). En clair donc le lancement tardif des travaux sur certains sites est une conséquence du déblocage tardif des différents financements publics.

Pour Tenkodogo 2019 dans la région du Centre-Est, le Secrétaire Permanent annonce un budget compris entre 25 à 30 milliards de francs CFA. Pour la réussite de la manifestation, 03 phases sont essentielles : la construction des infrastructures ; le choix du thème et des sous-thèmes pour les différents panels et la tenue effective de l’exécution du programme officiel.

Pour ce qui concerne la première phase, le SP assure qu’il y a la construction de l’auberge du 11 décembre ; la salle polyvalente, le stade régional ; la maison de l’appelé ; 40 kms de bitumes ; 5 Kms de bitume à Kombissiri et 5 aussi à Pô ; les logements sociaux et économiques. On note aussi la construction de centres de santé ; d’une université ; d’un centre de formation professionnelle. Le tout ayant pour objectif aussi de faire de Bagré pôle, un centre de référence économique et socio-professionnel. Les fils de chaque localité s’impliquent pour ce qui est de la construction de la « Cité des forces vives ».

Le choix du thème et des sous-thèmes se fait par un comité qui rassemble diverses compétences. Après la conférence inaugurale, les sous-thèmes sont développés par d’éminentes personnalités. La troisième phase elle, a trait à la bonne exécution de certaines activités liées au programme officiel. Il s’agit entre autres de la foire de l’Indépendance ; de la parade civile et militaire. Bref, des activités culturelles et traditionnelles prévues au programme. Le SP a précisé que les différents fonds pour la réalisation des infrastructures et autres points cités sont logés au sein des différents ministères. Ce sont ces ministères qui débloquent les financements. Cependant, il nous affirme qu’il existe des mécanismes de contrôle liés au bon usage des différents fonds et à la bonne exécution des travaux qui sont déjà lancés. Reste donc à espérer que tout se passe bien et qu’on sorte du folklore traditionnel afin de lancer les vraies bases d’un Burkina nouveau. Après Tenkodogo, çà sera au tour de Banfora en 2020 et Ziniaré en 2021.

  1. A. DABIRE

 

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