Selon nos informations, la future banque centrale de la monnaie unique de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), prévue en 2020, devrait être basée sur un modèle fédéral, et le régime de change de la future devise commune devrait être flexible.

Les chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se pencheront le 29 juin à Abuja sur l’agenda de la monnaie unique de la zone, en épluchant les différents aspects du rapport du comité interministériel des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales. Lors de la réunion tenue les 17 et 18 juin à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les ministres et gouverneurs des banques centrales ont tracé les jalons de la nouvelle monnaie unique, dont l’entrée en vigueur est prévue pour l’an prochain. Selon le rapport qui sera soumis aux chefs d’État et que Jeune Afrique a pu consulter, la monnaie commune de la Cedeao devrait s’appeler « ECO » et le modèle de la future banque centrale devrait être fédéral. Le régime de change retenu sera flexible avec un ciblage de l’inflation globale comme cadre de politique monétaire. Les États de la Cedeao devront mettre en œuvre des mesures et des réformes pour s’acheminer vers une convergence macro-économique, qui conditionnera la création d’une monnaie unique crédible.

« La feuille de route sera suivie »

Les pays ont jusqu’au 29 octobre pour transmettre à la Commission de la Cedeao leurs programmes pluriannuels de convergence pour la période 2020-2024. « Nous avons enregistré des avancées notables notamment dans les performances en matière de convergences macroéconomiques, condition sine qua non pour la crédibilité du processus de création de la monnaie », a estimé Adama Koné, le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, et président de la réunion d’Abidjan.

L’argentier ivoirien s’est dit optimiste sur le processus et a révélé que les réserves du Nigeria avaient été levées. Le Nigeria exigeait en effet des pays de la zone franc une déconnexion du Trésor français. Muhammadu Buhari avait dénoncé au Ghana, en 2018, la non préparation de certains États au processus de création de monnaie unique et la mauvaise articulation des étapes à franchir.

« La feuille de route sera suivie. La convergence dépend des efforts que fera chaque pays pour respecter les critères. C’est un aspect essentiel et fondamental », a expliqué Jean Claude Brou, le président de la Commission de la Cedeao.

Obstacles budgétaires

Malgré une croissance économique dans la région estimée à 3 % en 2018 et projetée à 3,4 % pour 2019, plusieurs obstacles se dressent devant le projet de monnaie unique des quinze pays de la Cedeao. Les économies de la région sont impactées en permanence par les chocs extérieurs et le défi sécuritaire reste entier.

De nombreux pays ont une balance commerciale courante déficitaire, qui pèse sur les réserves extérieures de leurs banques centrales et surtout qui fragilise les taux de change avec les devises de références mondiales. Dans la région, le déficit budgétaire élevé de certains pays membres ont une incidence sur leurs dettes publiques.

Source : JA

ENCADRE

 Le choix de la future monnaie unique des États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont le lancement est programmé pour 2020, se fera entre trois propositions retenues, en l’occurrence « ECO », « AFRI » ou « KOLA ».

A l’issue d’une réunion, mardi à Abidjan, des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du bloc régional, un « consensus » s’est dégagé sur la dénomination de la monnaie unique de la CEDEAO, selon le projet de rapport de cette réunion, relayé par des médias locaux.

Le document indique qu’à « l’issue des échanges, un consensus s’est dégagé sur une dénomination comme monnaie unique. Toutefois, un accord n’a pu être trouvé pour le symbole ».

Concernant le nom de la monnaie unique, la réunion a été informée que le Groupe de travail sur le nom et le symbole, a « retenu trois noms pour la monnaie unique de la CEDEAO sur un ensemble de 13 propositions soumises à son appréciation ».

Par ordre, les noms proposés sont « ECO », « AFRI » ou « KOLA », souligne le projet de rapport, notant que « les choix de ces noms ont été opérés sur la base des critères pondérés préalablement définis », prenant en compte l’identité de la CEDEAO (40%), la signification (25%), la facilité de prononciation (20%) et la créativité (15%).

Source : CEDEAO

 

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