M. Demba Fofana, ancien conseiller à la Présidence du Faso :"Je suis toujours attaché à l’information à travers les radios et les chaines de télévisions"

D’une sagesse légendaire, Monsieur Demba Fofana, affectueusement appelé  »Président » est connu pour avoir été Conseiller à la Présidence du Faso à une époque récente, mais aussi par sa contribution à animer différentes tribunes (politique, sport…) dans la presse nationale. Aujourd’hui à la retraite, il voit d’un bon œil la responsabilisation des jeunes dans la gestion de la chose publique. Avec un optimisme mesuré, il pense que l’insécurité que connait le Burkina de nos jours prendra fin; et partant invite chaque burkinabè à jouer sa partition dans le soutien des Forces de défense et de sécurité.

IB : Monsieur le Conseiller comment vivez-vous votre retraite ? Et quelles observations portez-vous sur le Burkina d’aujourd’hui ?

Demba Fofana : Je vis paisiblement ma retraite sans regrets. J’ai été actif dans plusieurs secteurs d’activités durant ma carrière professionnelle. A un moment donné, j’ai aussi participé à donner mes opinions dans la presse pour contribuer à animer le débat démocratique qui est une bonne chose d’ailleurs. Dans l’ensemble ça va et je me porte relativement bien.

Le Burkina d’aujourd’hui certains pensent que ça va mal. Mais je ne dirais pas pareillement. Je constate seulement que c’est compliqué la gouvernance actuelle par ce que la situation sécuritaire est préoccupante. Quand sur la carte du Burkina on voit des zones rouges par ci, oranges par là ce n’est plus motivant pour des investisseurs surtout étrangers. Ce qui naturellement influence le dynamisme de l’activité économique. Mais comme il n’y a pas de début sans fin, nous gardons espoir que la situation va se normaliser d’ici peu.

La tendance générale est que des jeunes sont responsabilisés et s’intéressent à la gestion de la chose publique. Comment appréciez-vous cette relève entamée ?

C’est une très bonne chose que des jeunes soient responsabilisés dans la gestion de la chose publique. Seulement, dans le choix des jeunes il faut être très regardant, voire très exigeant. Ce n’est pas parce qu’on veut rajeunir qu’il faut prend sur le volet n’importe qui. Il faut néanmoins accepter que celui qui a 35 ou 40 ans soit plus dynamique que des sexagénaires. Mais ça serait surtout mieux que le rajeunissement soit lié à la compétence, à la responsabilité, à la courtoisie et à l’honnêteté. Dans ce cas le pays gagne.

Le Burkina comme d’autres pays du sahel et occidentaux traversent une crise sécuritaire liée à des attaques terroristes. Il y a-t-il des signes annonciateurs du déclin de ce fléau ?

Bien sûr ! Il y a des pays qui ont réussi à neutraliser le terrorisme. Pourquoi pas le Burkina ? D’ores et déjà on sent une accalmie. Il faut toujours continuer à motiver les Forces de défense et de sécurité, bien les équiper. Mais surtout je pense que cette lutte est collective et chacun doit s’engager pour jouer sa partition. J’y crois que l’espoir est permis que nous venions à bout dans cette lutte contre le terrorisme.

Situation professionnelle oblige, vous étiez un des fidèles lecteurs de la presse burkinabè. Ce rythme est-il maintenu ? Constatez-vous une évolution de la liberté d’expression actuellement ?

Je suis toujours attaché à l’information à travers les radios et les chaines de télévisions. Dans l’ensemble on constate que ça bouge. La liberté d’expression, on ne peut pas l’empêcher aujourd’hui. Les gens n’ont pas le choix. Car il y a les réseaux sociaux qui sont devenus des canaux d’expression des citoyens. Je suis satisfait que la presse soit plurielle et libre. Les émissions interactives permettent aux citoyens de critiques, d’émettre des suggestions etc. à travers les médias d’État comme privés, tous les jours. Personnellement j’écoute ces débats et c’est véritablement un bon signe que la démocratie fait des pas en avant au Burkina.

L’un des députés de la Comoé qui est votre localité, M. Bissiri Sirima a été sous les projecteurs des médias ces derniers temps. L’avez-vous suivi ? Qu’est ce qui a retenu votre attention dans ses prestations ?

Personnellement je connais très bien Bissiri. Sans complaisance, je vous dis que Bissiri est un incompris. Il faut s’approcher de lui pour mieux découvrir sa simplicité légendaire, sa passion du travail bien fait et son attention sur son prochain. Malheureusement, on parle dès fois des autres en se référant sur des fausses rumeurs.

Quant à sa prestation dans les médias, je pense que dans l’ensemble il a été objectif dans ses réponses. Mais comme tout homme politique, il va sans dire que ses actions, ses propos ne peuvent pas recevoir un écho unanimement indiscutable.

Comment les différents acteurs politiques devraient se comporter pour plus de paix, de stabilité et de cohésion sociale pour booster le progrès socioéconomique du Burkina ?

Il faut dire que la plupart des problèmes du Burkina dérivent des intellectuels de sa classe politique. Une grande prise de conscience à ce niveau serait salvatrice pour le Burkina. Souvent des politiques en panne d’idée et de projet de société crédible utilisent malheureusement l’ignorance d’une certaine couche de la société pour semer la zizanie. Je pense que la population est de plus en plus avertie et ne laissera pas des politiciens égarés continués à les berner. Autrement un vrai acteur politique doit être d’abord un pacifiste, un rassembleur et un patriote. Si cela est compris par les acteurs politiques, alors il y a la paix, la stabilité et bien sûr le progrès socioéconomique.

Entretien réalisé par JTZ

 

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