Les manifestants sur les artères de Ouagadougou

La Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC), a mobilisé plusieurs milliers de personnes  à Ouagadougou  à travers une marche-meeting pour protester contre la chère, notamment contre la récente hausse du prix du carburant de 75Fcfa par litre. La mème manifestation a connu également une mobilisation similaire à Bobo-Dioulasso

Hier 29 novembre 2018, la capitale burkinabè a renoue avec les marche-meetings, sur appelle de la CCVC dirigée par Chrysostome Zougmore.

Le rassemblement qui a eu pour point de départ la Bourse du travail, a cheminé les artères de la ville de Ouagadougou en direction du ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat ou un mémorandum contenant sept points a été remis au ministre Harouna Kaboré :

  • Retour aux prix des hydrocarbures d’avant la décision gouvernementale d’augmentation du 8 novembre 2018 ;
  • Relecture de la structure des prix des hydrocarbures (conformément aux conclusions de l’atelier du comité interministériel de détermination des prix des hydrocarbures, tenu à Bobo en juillet 2009), audit indépendant de la SONABHY et de la SONABEL (impliquant les structures de lutte contre la corruption) ;
  • Identification et saisie des biens et des fonds détournés par les dignitaires du régime de Blaise Compaoré ;
  • La prise sans délai de mesures nécessaires en vue de recouvrer l’ensemble des fonds dissimulés à l’intérieur et/ou à l’extérieur du territoire national ;
  • Recouvrement effectif et exhaustif des créances de l’Etat dues par tout dignitaire (ministres, députés, directeurs, directeurs généraux, etc., par des opérateurs économiques) ;
  • Audit du secteur minier et relecture (au bénéfice de la nation) des conventions passées avec les sociétés d’exploitation minière ;
  • Arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Après réception du mémorandum le ministre Harouna Kabore de laisser entendre : « Je vais transmettre, dès aujourd’hui, la plateforme au Premier ministre et j’ai bon espoir que les légitimes revendications qu’elle contient trouveront échos donc auprès du gouvernement. Nous allons donc nous employer à trouver des réponses idoines dans l’intérêt de l’ensemble des populations ».

Cette marche-meeting qui a mobilisé les différentes couches socioprofessionnelles était composée des travailleurs du public et du prive, des syndicalistes, des organisations de la société civile, des élèves et étudiants, des politiques et des anonymes.

Visiblement la quasi-totalité des manifestants fustigeaient la gestion actuelle du pouvoir d’État. Selon les manifestants la situation sociale et économique du Burkina a connu une nette détérioration plus qu’avant. La crise s’enlise et le gouvernement l’aggrave par l’augmentation du prix du carburant qui aura sans doute les mois à venir des répercutions sur les prix des autres biens et services.

A l’issu de la marche, les manifestants se sont retrouvés à la Bourse du travail pour le meeting.

C’est ainsi que le vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré, d’affirmer face aux manifestants que : « Le gouvernement préfère assommer les Burkinabè alors que pendant ce temps des grandes sociétés bénéficient des largesses fiscales scandaleuses, injustifiées et injustifiables ». Dans la même lancée il relève  que le gouvernement invite les populations à un effort de guerre alors qu’il a un train de vie budgétivore et crée des institutions « inutiles et budgétivores pour placer des copains et des courtisans ».

Pour le secrétaire général de la CGT-B les revendications des travailleurs prennent en comptes les préoccupations légitimes de tous les burkinabè qui aspirent le bien-être, la santé et le progrès.

Cette marche-meeting s’est déroulée sans incidence majeure et surtout dans le calme et la discipline.

Alima Ouédraogo

 

 

Laisser un commentaire