Le siège du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) à Ouagadougou

Dans une déclaration conjointe rendue publique le 1er août 2018, l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’Information et de la culture (SYNATIC) ont dénoncé, entre autres, « une exclusion des organisations professionnelles les plus représentatives des journalistes » dans le choix des membres du collège des conseillers au Conseil Supérieur de la Communication (CSC). Les deux organisations dénoncent dans la foulée « un processus plus ou moins clandestin » qui est le signe de l’immixtion du politique dans le fonctionnement du CSC.

Surprises par cette déclaration et en tant qu’organisations professionnelles des médias mues par le devoir de vérité et de justice, nous, l’Association des Éditeurs et promoteurs des médias en ligne (AEPML), la Société des Éditeurs de la presse privée (SEP), l’Union nationale de l’Audiovisuel libre du Faso (UNALFA), l’Union Burkinabè des éditeurs de services télévisuels (UBESTV) et Publicitaires Associés, tenons à informer l’opinion nationale que les trois représentants des organisations professionnelles  des médias au Collège des Conseillers n’ont pas été désignés par la Présidence du Faso.

Pour l’histoire nous tenons ici à préciser ce qui suit :

  1. Nos organisations respectives ont effectivement reçu, conformément à la loi, un courrier de la Présidence du Faso daté du 23 avril 2018, nous invitant à désigner les trois représentants des organisations professionnelles des médias pour siéger au CSC. L’AEPML et la SEP devaient désigner le représentant de la presse écrite et en ligne tandis que l’UNALFA et l’UBESTV choisissaient celui de l’Audiovisuel. Enfin Publicitaires Associés se chargeait de la désignation du représentant du secteur de la publicité. C’est dire donc que les trois représentants ont été désignés par les cinq structures représentant les organisations patronales dans le secteur de la presse écrite et en ligne, de l’audiovisuel et de la publicité. A ce titre, nous assumons pleinement le choix de ces conseillers et nous nous engageons à veiller à ce qu’ils respectent leur serment.
  2. Nos organisations n’ont pas trouvé clandestin de la part du président du Faso de leur demander de désigner des représentants pour siéger au sein de l’institution de régulation étant donné qu’au regard de la loi, cette démarche incombe au gouvernement. Du reste, de façon informelle, les responsables de l’AJB et du SYNATIC ont été informés par certains responsables de structures ou des personnes désignées.
  3. Nous sommes pleinement engagés dans la bataille pour l’indépendance et la crédibilité de l’institution et avions déjà entamé la réflexion pour une relecture de la loi organique portant organisation et fonctionnement du CSC afin de réduire au maximum les quotas des institutions dans le collège des conseillers. Nous pensons que c’est là que se trouve le vrai combat. Mais en attendant, nous nous sommes soumis aux prescriptions de la loi. Du reste, nous n’avions pas manqué, à d’autres occasions, d’exprimer nos attentes sur l’impératif de sortir le CSC du bourbier dans lequel les politiques l’ont plongé.
  4. Nous avons pris acte de la désignation des six autres membres du collège par le Président du Faso, le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Conseil constitutionnel, conformément à la loi en vigueur. Il en est de même de la désignation du Président de l’Institution. Nous jugerons sur pièce le nouveau collège et ne manquerons pas, comme à nos habitudes, de dénoncer toute dérive tant dans le fonctionnement quotidien de l’Institution que dans la pratique de la régulation de l’information et de la communication.

En tout état de cause et sans prétention d’être les organisations les plus représentatives des médias, nous affirmons ici que nous sommes les seules organisations dont les membres sont garants et responsables des contenus des médias et de ce fait, seuls responsables devant le CSC. Et c’est en cette qualité qu’elles ont été invitées à désigner des membres pour siéger au Collège des conseillers.

Tous les professionnels des médias et les observateurs de bonne foi savent que nos organisations ne sauraient être associées à un processus clandestin, encore moins, relevé d’une quelconque officine politique clandestine ou reconnue. Loin de là !

Sans vouloir engager une polémique inutile et improductive sur des questions aussi fondamentales que la protection et la défense de la liberté de la presse ainsi que l’exercice des métiers de l’information et de la communication au Burkina Faso, l’AEPML, la SEP, l’UNALFA, l’UBESTV et Publicitaires Associés réaffirment l’impératif de resserrer les rangs pour aider le CSC à se mettre debout et à la hauteur des attentes placées en elle. Le seul combat qui vaille actuellement est d’engager, de mener et de réussir la relecture de la loi organique pour consacrer véritablement l’indépendance, la crédibilité et la légitimité du CSC. C’est à ce prix que nous pourrons garantir une régulation impartiale, transparente et juste de l’information et la communication sur la base exclusive de l’éthique et de la déontologie.

Pour la SEP : Boureima Ouédraogo, Président

Pour l’AEPML : Cyriaque Paré, Président                   

Pour l’UNAFA : Charlemagne Abissi, Président         

Pour Publicitaires et Associés : Cécile Gouba/Naon, Présidente

 Pour l’UBESTV : Issoufou SARE, Président

 

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