M. Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique.

Par vidéoconférence animée depuis le siège de la Banque mondiale à  Washington le 18 avril 2018 par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, une vingtaine de journalistes ont suivis à la représentation de la dite Banque à Ouagadougou, la 17ème édition du  rapport Africa’s Pulse. Ce rapport semestriel de la Banque mondiale laisse apercevoir  un rebondissement de la croissance en Afrique au cours de l’année 2018 de 3,1%. Toutefois 18 pays africains sont à haut risque de détresse de soutenabilité de leur dette.

Les journalistes attentifs à l’exposé de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique.

En ce qui concerne les pays de l’UEMOA emmenés par la Côte d’Ivoire et le Sénégal, la croissance demeurera solide. Quant aux pays d’Afrique de l’Est les perspectives de croissance se sont améliorées également. D’où l’espoir de voir rebondir la croissance en Afrique malgré les facteurs inhibiteurs liés à la chute du prix du pétrole et à la sécurité.

« La croissance a rebondi en Afrique subsaharienne, mais pas assez rapidement. Nous sommes encore loin des niveaux d’avant la crise.», souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique.

Les prévisions pour l ’Afrique de l’Ouest et de l’Est

Les trois principales économies de la région à savoir : le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Angola devraient connaître une reprise progressive, l’expansion économique se poursuivra à un rythme soutenu dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et se renforcera dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est, prévoit l’institution basée à Washington.

Ces prévisions étant gagées par les projections selon lesquelles les prix du pétrole et des métaux resteront stables, l’expansion du commerce mondial demeurera robuste, les conditions des marchés financiers extérieurs continueront d’être favorables, et les réformes nécessaires pour atténuer les déséquilibres macroéconomiques et stimuler l’investissement, aboutiront.

L’institution de Bretton Woods s’inquiète cependant de la situation de la Cemac, qui est essentiellement dépendante des fluctuations du brut. Pour l’économiste en chef pour la région Afrique, les pays de cet espace d’intégration manquent de diversification et cet état de chose pourrait entamer l’activité économique.

« Les pays africains doivent intensifier et approfondir les réformes macroéconomiques et structurelles pour parvenir à des niveaux de croissance élevés et soutenus.», précise l’économiste.

18 pays sous le poids d’une dette alarmante

En ce qui concerne la viabilité de la dette publique des Etats de la région, la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme. L’institution multilatérale s’inquiète du nouveau paradigme des pays africains qui délaissent les sources traditionnelles de financement concessionnel et se ruent vers les marchés. Un nouveau penchant « malsain » qui alourdit le fardeau de la dette et les expose aux risques de marché. Les constats dans ce cadre sont saisissants.

En mars 2018, souligne Africa’s Pulse, 18 pays étaient classés comme étant exposés à un risque élevé de surendettement, contre huit en 2013. Selon les compilations de la Banque mondiale, les eurobonds de la région sont de courtes échéances et la plupart échoient entre 2022 et 2023. Ce qui diminue les marges de manœuvres des gouvernements à financer les secteurs prioritaires.

Cette édition d’Africa’s Pulse mise sur l’innovation pour accélérer l’électrification en Afrique subsaharienne et parvenir très rapidement à un accès universel en Afrique Subsaharienne.

Enfin le rapport mentionne l’importance pour les pays africains de mettre l’accent sur la sécurité et la paix gage de tout progrès économique

T. ZOUNGRANA

 

 

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