Les Forces de défense et de sécurité burkinabè, avec professionnalisme ont neutralisé les terroristes


La coalition jihadiste Nusrat al-Islam Wal Muslimin (« Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans »), dirigée par Iyad Ag Ghali a revendiqué la double attaque de vendredi qui a fait huit morts parmi les militaires et 80 blessés. Une source proche de l’enquête ouverte par le procureur du Faso évoque quant à elle un « acte commandé et payé ».

Contrairement à celui d’août dernier contre le café Aziz Istanbul, qui avait fait 18 morts et n’a jamais été revendiqué, l’attentat meurtrier de Ouagadougou perpétré à deux endroit vendredi 2 mars, contre l’ambassade de France et l’état-major général des armées, a été revendiqué au lendemain de l’attaque.

Une attaque de « représailles » ?

C’est par un message adressé au site d’information mauritanien ANI que Nusrat al-Islam Wal Muslimin (« Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans »), la coalition jihadiste dirigée par le terroriste malien Iyd Ag Ghali, indique avoir agi « en représailles à la mort de ses leaders », tués dans des opérations menées par Barkhane.

Ce groupe jihadiste, qui rassemble Ansar Eddine, Al Mourabitoune ainsi que la Katiba Macina avait revendiqué l’attaque menée en juin 2017 contre l’écologue Kangaba, près de Bamako au cours de laquelle trois militaires, deux civils et trois assaillants avaient péri.

Mi-février, l’état-major des armées françaises et les Forces armées maliennes (FAMA), ont en effet affirmé avoir tué ou capturé une vingtaine de combattants présumés d’Ansar Eddine lors d’une opération menée par les forces françaises dans la nuit du 13 au 14 février « entre Boughessa et Tinzaouatène », dans le nord-est du pays, près de la frontière entre le Mali et l’Algérie.

Parmi les victimes, Malick Ag Wanasnat, considéré comme l’un des bras droit d’Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Eddine et du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.  L’ex-colonel malien devenu un allié des groupes armés qui avait fait défection en 2006 en pillant un magasin d’armement à Ménaka, dans le nord-est du pays.

Autre proche de Iyad Ag Ghali tué dans un raid de l’opération française Barkhane : Mohamed Hacen al-Ançari.

L’enquête avance à Ouagadougou

La revendication intervient alors que l’enquête ouverte par le procureur du Faso sur les attaques contre l’ambassade de France et l’État-major général des armées commence à rassembler les premiers éléments.

Les forces de sécurité burkinabè ont capturé au moins deux personnes soupçonnées d’être en lien avec le commando qui a attaqué l’état-major général des armées.

« Je peux vous confirmer qu’il y a eu des arrestations. Les investigations en cours permettront de savoir le rôle que ces personnes ont joué dans l’attaque ainsi que leur degré d’implication », a affirmé à Jeune Afrique Rémi Dandjinou, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

La thèse de l’attaque « commanditée »

Une source proche de l’enquête évoque quant à elle la thèse d’une attaque « commanditée ».

« C’est un attentat commandé et payé. Recherchez les transactions financières des personnes en jugement et vous comprendrez », accuse cette source, sans fournir plus de détails, faisant allusion au procès des auteurs présumés du coup d’Etat de septembre 2015.

Sur le banc des accusés, notamment, les généraux Gilbert Diendéré, ancien patron des renseignements, et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du président Blaise Compaoré renversé en octobre 2014 durant les « jours de colère » après 27 ans de règne. L’audience, qui s’est ouverte le 27 février a été suspendue après que les avocats ont quitté la salle, arguant d’irrégularités.

Les autorités burkinabè ont toujours pointé du doigt les accointances supposées entre les caciques de l’ancien régime et les groupes terroristes sévissant au nord du Mali.

Le mode opératoire du commando

Les attaques qui ont visé Ouagadougou vendredi ont fait au total 16 morts, dont huit dans les rangs de l’armée et plus de 80 blessés. L’attaque qui a ciblé l’état-major général des armées a été la plus meurtrière.

Une source sécuritaire qui a requis l’anonymat décrit à Jeune Afrique le mode opératoire du commando qui a mené cette attaque. Selon elle, des hommes armés, vêtus de tenues militaires qui sont arrivés à bord d’un véhicule bourré d’explosifs, ont pu déjouer la vigilance de la garde et ont pénétré l’intérieur même de l’enceinte.

Au même moment, des membres du commando ont ouvert le feu à l’extérieur sur la sentinelle. « Ils ont abattu le garde puis ont balancé une grenade sur le poste de garde. Ils ont ensuite dirigé le véhicule vers la salle où devait se tenir une réunion du commandement de l’armée sur le G5 Sahel avant de le faire exploser », a affirmé cette source sécuritaire, ajoutant que c’est le commandement de l’armée qui était visé.

Source : Jeune Afrique

 

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