Les députés burkinabè et des autorités taïwanais (Ph.Taïwan Info)

La délégation de députés burkinabè conduite par Abdoulaye Mossé a été reçue le 20 juin par le vice-président du Yuan législatif, Tsai Chi-chang, en présence notamment de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès de la République de Chine (Taïwan), Céline Yoda/Konkobo.
Une délégation du groupe d’amitié parlementaire Burkina Faso – République de Chine (Taïwan), menée  par son président, le député Abdoulaye Mosse, a effectué du 19 au 23 juin une visite à Taïwan, sur l’invitation du ministère des Affaires étrangères à Taipei.       L’occasion pour les huit députés formant cette délégation de rencontrer des responsables gouvernementaux et parlementaires, mais aussi de rendre visite à des partenaires de la coopération bilatérale, dans les domaines de la santé, de la formation professionnelle et de l’industrie textile, notamment.

« Sur les 127 députés que compte l’Assemblée nationale du Burkina Faso, 82 sont membres du groupe d’amitié Burkina Faso-République de Chine (Taïwan), créé il y a un peu plus d’un an et qui est ainsi le plus important de tous les groupes d’amitié », a expliqué le 23 juin Abdoulaye Mossé à Taïwan Info.

« Le lendemain de notre arrivée, a-t-il relaté, nous avons été reçus par le vice-ministre des Affaires étrangères, José María Liu], avec qui nous avons eu un échange très chaleureux, puis par le vice-président du Yuan législatif, Tsai Chi-chang Nous avons évoqué avec lui la possibilité pour le parlement taïwanais de créer un groupe d’amitié République de Chine (Taïwan) – Burkina Faso, alors qu’il n’existe pour l’heure qu’un groupe d’amitié panafricain.  Le 23 juin, nous avons en outre rencontré la ministre des Affaires continentales, Chang Hsiao-yueh A tous les niveaux, nos interlocuteurs ont salué l’engagement de notre gouvernement à soutenir la participation de la République de Chine (Taïwan) dans les organisations internationales, lequel se matérialise notamment à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ou à l’OMS. »

A Taichung, la délégation a été reçue le 20 juin à la direction régionale Taichung-Changhua-Nantou de l’Agence de la formation professionnelle. « Nous avons vu des jeunes qui apprennent à fabriquer des pièces de rechange pour l’automobile ou l’aviation, ou encore des panneaux solaires », a témoigné la députée Workya Rouamba.

Déjà, Taïwan a financé la création de centres modernes de formation professionnelle à Ziniaré, à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. L’objectif du gouvernement burkinabè, a rappelé le président du groupe d’amitié, est d’en implanter un dans chacune des 13 régions que compte le pays. « Au-delà des aspects matériels et financiers, a-t-il dit, l’essentiel de la coopération bilatérale consiste en ce transfert de connaissances et de technologies, qui conduit au renforcement du capital humain. Au Burkina Faso, faire des hautes études demande de quitter le pays et coûte trop cher pour nombre de familles. Grâce à la formation professionnelle, nous pouvons espérer devenir un pôle d’injection dans la sous-région en matière de techniciens et d’ingénieurs. »

Le 21 juin, la délégation s’est rendue à l’antenne de Yunlin de l’Hôpital de l’Université nationale de Taiwan, établissement dont des praticiens sont présents au Burkina Faso, et qui accueille en ce moment quatre médecins burkinabè pour une formation dans le domaine des soins intensifs. « Cet hôpital est doté d’appareils sophistiqués que nous n’avons pas chez nous et qui permettent de sauver des vies lors d’accidents cardio-vasculaires notamment », a noté la députée Maïmouna Ouédraogo/Sawadogo qui a souligné que la priorité du Burkina Faso dans le domaine sanitaire est le renforcement des capacités. « Nous avons besoin de renforcer notre plateau technique, a renchéri Abdoulaye Mossé. En plus du centre hospitalier moderne que Taïwan a financé à Ouagadougou, il nous faut développer des équipements de proximité »

Au cours de ce séjour, que le député Jean-Paul Tibo Tapsoba aurait souhaité plus long afin de disposer du temps nécessaire à l’approfondissement des échanges, les députés ont en outre rendu visite à la Fédération taïwanaise du textile. Premier producteur de coton en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso exporte 95% de sa production, et le développement d’une industrie de transformation du coton pourrait lui permettre de desservir toute l’Afrique de l’Ouest en produits semi-finis, ont relevé les députés Nimayé Nabie et Hervé Konate, indiquant leur espoir de voir des industriels taïwanais du secteur investir sur place mais aussi importer à Taiwan du coton burkinabè. « Le secteur du coton fait vivre 3 millions de Burkinabè mais nous manquons d’industries pour la transformation et la chaîne de développement de la valeur est interrompue », a complété Ousmane Ouédraogo. Le président du groupe d’amitié a quant à lui indiqué que la Fédération taïwanaise du textile a été invitée à la 4e édition du Salon  international du textile africain qui se tiendra du 18 au 25 novembre à Ouagadougou.

« Durant cette semaine, nous avons beaucoup appris, en particulier qu’il n’y a pas de magie dans le développement, qu’il faut du travail et qu’il faut de la rigueur », a résumé Ousmane Ouédraogo. « La coopération bilatérale se porte très bien mais il reste à renforcer la visibilité des actions menées, a ajouté Workya Rouamba, approuvée en cela par le député Anatole Issa Bonkoungou. « Dans un pays comme le Burkina Faso où tout est prioritaire, il faudrait que l’enveloppe octroyée par la République de Chine (Taïwan) soit revue à la hausse, de manière à donner à cette action plus de visibilité en Afrique », a conclu Abdoulaye Mossé.

Source : Taïwan Info

Laisser un commentaire