Issouf Dem : " Il y a eu de la pure manipulation sur le dossier de notre candidat"

En attendant que la commission d’appel se prononce sur la requête du candidat Amado Traoré, concernant l’invalidation de sa candidature à la présidence de la Fédération burkinabè de football(F.B.F),  sa direction de campagne continue à battre campagne. Tout en gardant le cap de l’assurance que le fair-play sera au rendez-vous. Nous avons rencontré M. Issoufou Dem, membre du Comité exécutif du candidat Amado Traoré pour  avoir son opinion sur l’invalidation de la candidature d’Amado Traoré, et le déroulement de leur campagne sur le terrain.

IBurkina : Monsieur Issoufou Dem, la candidature de M. Amado Traoré   à la présidence de la F.B.F a été invalidée par la commission de sélection et de validation des dossiers des candidats. Comment avez-vous accueillis cette nouvelle ?

Issoufou Dem (ID) : Vous savez, on pouvait s’attendre à tout. Mais malheureusement, je ne m’attendais pas qu’on en arrive là. C’est bien dommage! Nous avons fait un recours et nous attendons maintenant la suite.

IBurkina : Le motif avancé est que le dossier du candidat Amado Traoré était incomplet car la pièce d’identité burkinabè était expirée. Comment cela a pu échapper à la vigilance du staff du candidat ?

Je ne nie pas qu’il y a la pièce d’identité expirée dans le dossier. Mais ce qui

est utile aussi à savoir est qu’il y avait également le passeport valide qui accompagnait le dossier de candidature d’Amado Traoré. Quand nous sommes arrivés à la F.B.F, il y avait le Secrétaire général par intérim (Frédéric), une dame, Dominique Nana et Me Somé.

Ne faisant pas confiance à ces gens, nous avons pris le soin de faire un bordereau pour chaque candidat qui est sur notre liste. Un bordereau de réception en deux exemplaires avec la liste des pièces qui y figurent. Ils ont donc refusé d’accuser réception sous prétexte que ça ne fait pas partir des pièces à fournir pour postuler à la F.B.F. Ils nous ont retourné 84 documents du dossier pour nous dire que ce ne sont pas des documents utiles. Ainsi donc, pour nous il y a eu de la pure manipulation sur le dossier de notre candidat, mais ça va se retourner contre eux-mêmes.

IBurkina : Un recours a été immédiatement déposé. Avez-vous de l’espoir pour une issue favorable au candidat ?

Oui ! Nous sommes confiants, parce que  nous sommes les acteurs du football. Nous savons que nos adversaires d’en face veulent aller en solo pour remporter l’élection haut les mains. Nous savons tous que le président actuel a été président de la F.B.F par la volonté du ‘’Prince’’. En 2012, nous étions tous là et avons été des témoins oculaires de ce qui s’est passé.

Franchement, nos adversaires ne veulent pas faire face à une élection compétitive sérieuse. Ce sont des gens qui veulent prendre notre football en otage. Nous avons espoir que nos adversaires seront fair-play au nom de l’intérêt et du triomphe du football burkinabè, plutôt que leurs intérêts personnels.

Autre chose, sachez que nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, car dans la logique, la commission actuelle est anti-statutaire. C’est ça le vrai problème. Le Secrétaire général n’a fait que valider les documents

La FBF est à la recherche d'un Président de l'espérance
La FBF est à la recherche d’un Président de l’espérance
M. Amado Traoré, lors de la conférence de presse pour le lancement officiel de sa candidature à la FBF
M. Amado Traoré, lors de la conférence de presse pour le lancement officiel de sa candidature à la FBF

sur la base des textes, en nous remettant un document qui nous permette de prendre part à l’élection avec la mention R.A.S.

Si c’était la commission qui devait traiter les dossiers, pourquoi le Secrétaire général dépouille  alors le dossier ? Si c’était le cas, à notre présence le dossier devrait être sous pli fermé et scellé pour la commission de validation. Je suis satisfait parce que le Secrétaire général a respecté les consignes des textes.

La commission de Sita Sangaré est anti-statutaire. Il dit que c’est une recommandation de la F.IF.A. Mais la F.I.F.A ne demande pas de créer une commission anti-statutaire. Une commission doit être validée par l’Assemblée générale de la F.B.F et non par le bureau exécutif. Donc, nous restons sereins!

IBurkina : Même avant que la commission d’appel analyse votre requête, vous continuez à battre la campagne pour votre candidat. Pourquoi ?

Pour la simple raison, que nous pensons que  nous serions dans la course. Il va donc de soi que nous soyons déjà en campagne. Nous connaissons les manœuvres de nos adversaires. C’est pour nous dire à la dernière minute que nous devrons tous partir en campagne. Nous sommes déjà en campagne parce que nous voulons prendre le taureau par les cornes. Comme dit l’adage ‘’Qui veut voyager loin ménage sa monture ’’.

Nous sommes des sportifs, nous sommes fair-play, nous avons une bonne conception de la victoire comme celle de la défaite. Nous avons toujours la conscience tranquille quel que soit le résultat  de l’élection et nous travaillerons toujours pour la gloire du football burkinabè.

Par contre, pour nos adversaires, la F.B.F est une question de vie ou de mort pour eux. Nous n’avons pas cet état d’esprit en ce qui nous concerne !

Iburkina : Vous avez sillonné la semaine dernière dans la région de l’Est (Koupéla, Tenkodogo, Fada N’Gourma).  Sur le terrain constatez-vous que le programme du candidat Amado Traoré intitulé « Le football d’abord » rencontre-t-il une grande adhésion des acteurs du football ?

Avec enthousiasme ! Nous sommes allés rencontrer les acteurs du football (les ligues, les clubs…). Les clubs sont moins équipés et financièrement plombés. Nous avons discuté  avec eux pour s’imprégner de leurs préoccupations. Nous avons parlé naturellement des atouts de notre candidat Amado Traoré qui est une figure emblématique du football burkinabè. Tout ce qu’il a fait pour le football burkinabè est palpable, et laisse des traces indélébiles. Au R.C.K ou il est actuellement président, son résultat est d’actualité. J’étais le directeur de campagne de Zico et nous avons opté par la suite pour soutenir Amado Traoré, parce que nous sommes persuadé que c’est l’homme de la situation au regard de son savoir-faire dans le management du football. Contrairement à certains qui veulent diviser pour régner. Je pense que notre candidat triomphera et rassemblera le vrai monde du football pour la renaissance véritable du sport roi au Burkina Faso.

IBurkina : D’aucuns pensent qu’il y a une volonté manifeste d’écarter un candidat potentiel. Est-ce votre avis également ?

Bien sûr ! Sans doute. Même quand Sita Sangaré en formant son bureau, a fait appel à certains présidents de club pour en faire des conseillers, c’était une manière de les enchainer. Ce qu’il oublie est qu’on peut être membre du bureau exécutif et se présenter. Aucun texte ne l’interdit. Personne n’a signé un pacte quelconque pour être dans le bureau exécutif.

Toute personne qui a des ambitions, qui veut partager son expérience pour le progrès du football peut se présenter. Ce n’est pas de la traitrise. Dire que : ‘’Nous sommes des traites, on va nous écraser etc.’’,  ce ne sont pas des termes footballistiques. En football celui qui gagne les élections pour diriger la F.B.F à l’obligation de tendre la main au vaincu et vis-versa.

Il n’y a pas de doute, au soir du 10 novembre 2016, si nous gagnons l’élection pour présider la F.B.F, nous allons rassembler le monde sportif. ‘’Nous fédérerons’’ comme dit le président Amado Traoré.

IBurkina : Le candidat Amado Traoré est connu pour son charisme de fair-play et d’union ? Au cas où la requête n’a pas eu gain de cause, quelle conduite allez-vous tenir ?

Il y a beaucoup d’instances pour faire des recours. Je pense que la commission d’appel doit être impartiale. Mais si cette commission d’appel est aussi contrôlée par Sita Sangaré, ça posera un autre problème.

Toujours est-il qu’il y a : le Tribunal administratif ; le Conseil d’État…Je pense qu’on dira le droit et nous irons jusqu’au bout.

IBurkina : Pour la CAN 2017, le Burkina est logé dans le groupe A composé :  du Gabon (pays organisateur) du Cameroun et de la Guinée-Bissau. Quelle analyse faites-vous des chances des Étalons à tirer son épingle du jeu ?

Nous sommes classés parmi les 16 meilleures équipes d’Afrique. Si nous voulons aller loin nous n’avons pas à choisir nos adversaires. Je pense que le groupe des Étalons est mieux que d’autres pools. Mais le problème ne se trouve pas au niveau des groupes, mais plutôt à bien se préparer et être unis dans la combativité.

Au temps où le Colonel Yacouba Ouédraogo était ministre des Sports, le Burkina est parvenu à jouer la finale en Afrique du Sud en 2013.

Rien de grand ne se réaliser dans la désunion. Avec une dizaine de participations, je pense que les Étalons pourront faire mieux en ayant la volonté d’aller loin.

Interview réalisée par

Théodore ZOUNGRANA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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