Le présidium de la conférence de presse. Le Coordonnateur du CPPU, Azise Ouattara (centre)

L’association le Collectif pour un peuple uni (CPPU) a animé une conférence de presse le 06 octobre 2016 à Ouagadougou. Le coordonnateur M. Azise Ouattara a livré une déclaration digne d’intérêt axé sur « L’échec d’une classe politique et l’espoir dissipé d’un peuple » que nous vous publions ci-dessous.

Lors de nos précédentes conférences de presse, nous avions prédit de ce qui pourrait arriver si les nouvelles autorités n’y prenaient pas garde.

Nous leur avions même égrené des pistes de solutions pour sortir le pays de l’impasse dans lequel il se trouvait et où il se trouve toujours, hélas ! Leurs débuts en disaient long sur la suite de leur gestion du pays.

Etant aussi comptable des vingt-sept (27) ans de gestion du régime déchu, ces nouvelles autorités ont manqué de rentrer dans l’histoire de la plus belle des manières en marquant de manière positive les esprits du peuple burkinabè dominés par tant d’espoir placé en eux après la chute de Compaoré suite à l’insurrection.

Ces espoirs se sont vite volatilisés à travers leur gouvernance et le marasme économique que vit le pays.

N’y avait-il pas de solutions possibles pour ces questions ?

Eh bien non apparemment ! Ce n’est certainement pas un manque de volonté, encore moins d’hommes, peut-être, mais tout simplement de l’incompétence notoire de ces autorités.

Une incompétence qui a précipité le pays dans le gouffre, une situation politique, économique et sociale très vulnérable et précaire, surtout chaotique dans laquelle se trouve le pays et où les revendications sociales sont de plus en plus nombreuses.

Quand on entendait souvent ces « bénis oui oui » ou ce  « bétail électoral » par ignorance dire que « Rock est la solution », on comprend aisément aujourd’hui l’immaturité de ces derniers et l’abattoir dans lequel on est conduit présentement.

En moins d’une année de gouvernance, le Burkina Faso a connu la pire histoire de son existence depuis son accession à l’indépendance.

En s’attardant sur la gestion de la transition et du régime déchu, les nouvelles autorités oublient leurs prérogatives vis –à vis du peuple et leurs obligations envers ce même peuple.

Quel désastre ? L’incohérence des visions de ce trio(RSS) a fait place à une guéguerre au sommet de l’état qui se solde par une guerre de positionnement et un conflit de leadership et c’est ce pauvre peuple qui en pâti sur tous les plans.

Résultat, le pouvoir parlement se substitue au pouvoir exécutif, le pouvoir exécutif lui se substitue au pouvoir judiciaire, un premier ministre inexistant et qui s’entremêle les pinceaux, en somme, un État « voyou » où règne du tohu-bohu avec certains ministres qui font preuve de truanderie, aidés et conseillés par des bonnets rouges jadis gardiens de la tradition pris aujourd’hui en ballotage par la politique. Mesdames et Messieurs, chers journaliste, l’immaturité politique des uns et des autres a fait place à l’autoritarisme et le azize-ouattaramanque d’idéaux pour répondre aux aspirations d’un peuple meurtri par tant d’années de souffrance.

Nous observons aujourd’hui que le résultat d’une telle faiblesse politique est la prise en otage d’un peuple dans son propre piège pour avoir élu ce régime désuet, que dis-je, de vieux politiciens qui veulent se donner une virginité politique.

De la grogne sociale, il fallait attendre la descente aux enfers de ces autorités après la satisfaction de la plate-forme revendicative des magistrats, pourtant nous les avions prévenus de l’effet que cela pourrait engendrer.

Toutes les structures mal en point surtout la santé, maillon essentiel de l’équilibre social dont la gratuité des soins ne produit point l’effet escompté et la crise au sein de la CAMEG dû à un seul individu qui veut satisfaire son égoïsme.

Et ce qui est regrettable c’est le silence du président et de son premier ministre qui refusent de prendre leurs responsabilités face à de tels agissements qui causent la souffrance du peuple en privilégiant l’amitié, la camaraderie et les récompenses politiques. Où sont donc l’espoir et la confiance placés en ce pouvoir ?

Certes, il a été élu démocratiquement et il a le choix des personnes qu’il veut pour la réalisation de son programme de société, mais quand la machine est grippée, il faut s’arrêter, dépoussiérer et changer les pièces qu’il faut pour un meilleur fonctionnement de l’appareil.

Mais, ces nouvelles autorités ont essuyé un échec cuisant à tout point de vue pour le peuple burkinabè.

Elles ignorent ou feignent d’ignorer les priorités des burkinabè pour faire place à certains moins urgents comme le passage à une cinquième république qui est une illustration.

Nous les avons prévenu depuis, ce programme budgétivore n’est pas le bienvenu pour le moment, et le pouvoir verra qu’il n’aura pas de soutien des bailleurs de fonds et c’est le contribuable qui en paiera les frais, de même que leur trouvaille irréaliste mort-née qu’est le PNDES.

Ne fallait-il pas mettre l’accent sur les programmes déjà existants, qui peinent à s’appliquer efficacement ? En voulant coute que coute une rupture non réfléchie et pensé voilà ce que nous constatons.

Le changement c’est dans l’organisation structurelle, le fonctionnement, le management et non le désordre instauré que subit le peuple.

Qu’ils arrêtent ces colloques, ateliers, forums, tables rondes et aller à l’essentiel car ce n’est pas ce qui fera revenir certaines sociétés qui plient de plus en plus bagages et convainquent les bailleurs de fonds et autres opérateurs économiques à investir au Burkina Faso. Le pouvoir en place sait tout.

Ce dont notre pays a besoin aujourd’hui ; c’est du cash, oublier les promesses qui peinent à se réaliser. Au regard donc de ce qui précède, nous proposons que :

  • Le trio de tête de l’exécutif et/ou du MPP, RSS se réconcilie avec le peuple Burkinabè en demandant pardon pour lui avoir menti, trahi sur des promesses non tenues et aussi son incompétence à sortir le pays de ce gouffre socio-économique dans lequel il se trouve.

. Un Euro bond soit orchestré pour permettre de récolter de l’argent frais nécessaire à la relance de l’économie nationale car ce qui est pratiqué au sein de l’UEMOA ne permet seulement que le paiement des salaires et non de résoudre les problèmes actuels et pour cela il faut des compétences nécessaires pour le faire.

. Le pouvoir fasse face à la grogne sociale, aux fanfarons et aux menaces des OSC qui écorchent l’image du pays à l’international et tuent l’économie du pays par la fuite d’investisseurs étrangers et nationaux.

. La dette intérieure soit épongée pour permettre de faire tourner l’économie avec les sommes qu’engrangera l’euro bond.

. La stabilité et la sécurité du pays soient le fer de lance du développement car ces éléments constituent un noyau pour une visibilité et un envol de l’économie nationale.

. Le milieu politique soit assaini et revoir notre diplomatie.

. Les réformes institutionnelles entamées par la transition continuent afin de de redonner confiance et l’assurance au peuple.

.Les nominations fantaisistes dont les résultats produits par les bénéficiaires ne sont profitables qu’à eux et à leurs proches et non au peuple qui est le contribuable cessent.

Chers journalistes, mesdames et messieurs, voilà donc avant vos éventuelles questions, le constat d’amertume que nous avons fait de la gestion du pays par le pouvoir du MPP, je vous remercie.

Source : Doc. CPPU

 

 

 

 

 

 

 

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