Le ministre de la Sécurité intérieur Simon Compaoré (Centre)

Les évènements malheureux se succèdent sans cesse au Burkina Faso. Une situation qui devient préoccupante pour le gouvernement, mais aussi au sein de la population qui commence à s’inquiéter de la sécurité et de la stabilité à l’horizon. Pour donner plus d’éclairage à la population, le ministre de la Sécurité intérieur Simon Compaoré, entouré du Chef d’État-major général des armées le Général Pingrenoma Zagré et le Chef d’État-major de la gendarmerie le Colonel T. Marcel Coulibaly ont conjointement animé une conférence la presse  le 21 octobre 2016 à Ouagadougou.

Dans son introduction, le ministre de la Sécurité intérieure Simon Comparé a affirmé que 19 militaires, pour la plupart issus de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (Ex-RSP) qui assuré la sécurité du président déchu Blaise Compaoré, ont été arrêtés pour leur implication présumée dans une tentative de déstabilisation des institutions.

L’affaire remonte le 08 octobre 2016, ou des gendarmes postés sur le pont de Nazinon à 140 km au sud ont interpellé quatre individus suspects, qui se sont dégénérés en lutte acharnée entrainant deux (2) morts parmi les suspects. Après interrogations des deux autres individus arrêtés, selon le Ministre de la Sécurité Simon Compaoré , ils ont révélé que trois d’entre eux sont des déserteurs de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dissous en septembre 2015 après la tentative de putsch du général Diendéré. Les quatre suspects étaient en possession de cartes d’identité ivoiriennes, selon une source proche de l’enquête, et étaient déjà recherchés dans le cadre d’une autre affaire : l’attaque de la poudrière de Yimibi, le 22 janvier 2016.

Un coup d’État était prévu pour le 08 octobre 2016

La police judiciaire a également découvert « un complot visant à déstabiliser les institutions et à prendre le pouvoir par les armes », selon le ministre Simon Compaoré. Et de préciser : « Selon les dénonciations corroborées par d’anciens soldats du RSP, l’Adjudant-chef Coulibaly Gaston [décrit comme le chef du complot présumé], secondé par le Sergent Zerbo Kalifa et Yelemou Issiaka, tous issus de l’ex-RSP, ont travaillé à recruter 30 autres militaires en avançant que l’armée les marginalisait. Certains ont adhéré au projet ».

Les enquêteurs ont ainsi démantelé un groupe composé de 32 hommes, principalement des sous-officiers et des soldats dont seize avaient déserté le RSP, lesquels projetaient d’attaquer le siège de la gendarmerie à Ouagadougou ainsi que la Maison d’arrêt et de Correction des armées où sont détenus les auteurs présumés du putsch manqué de septembre 2015. À en croire Simon Comparé, ils envisageaient également de séquestrer des autorités et de prendre le contrôle du Palais présidentiel de Kosyam.

Au total, 19 soldats soupçonnés d’être liés à cette tentative de déstabilisation ont été placés en garde à vue, dont dix ont été déférés au Parquet du commissaire au gouvernement. Une dizaine de civils ont également été entendus. « Les investigations se poursuivent et d’autres arrestations ne sont pas à exclure », selon le ministre Simon Compaoré.

La forte conviction qui anime le ministre de la Sécurité Simon Compaoré est que les enquêtes en cours ont permis aux forces burkinabè de défense de déjouer une tentative de complot contre les institutions républicaines. Selon les aveux des suspects arrêtés, l’attaque était prévue dans la nuit du samedi 08 octobre 2016. L’opération devait d’abord permettre aux assaillants de se procurer des armes. Des réunions préparatoires auraient eu lieu à Ouagadougou et dans certaines garnisons situées à l’intérieur du pays, selon une source sécuritaire.

‘’Nous sommes à la phase des auditions, rien pour le moment ne montre que des civils sont impliqués dans la tentative de déstabilisation de notre pays. », a ajouté le Chef d’État-major de la gendarmerie, le Colonel Tuandamba Marcel Coulibaly.

Quant au Chef d’État – major général des armées le général Pingrenoma Zagré , il affirme : « Nous sommes conscients des difficultés auxquelles l’Etat fait face en ce moment. C’est avec les moyens qui nous sont consentis par l’Etat que nous réalisons nos missions ».

Rappelons que l’ex-R.S.P comptait 1800 éléments, et qui ont été réaffectés dans les différentes garnissons du pays après le démantèlement de leur unité, consécutif au putsch manqué du Général Gilbert Diendéré. Affaire à suivre…

Assane Millogo (Collaborateur)

 

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